Des nouvelles de “L’objet qui parle”

Depuis le lancement du projet autour de la collection du designer Philippe Diricq, le projet “L’objet qui parle” ne cesse de se développer et permet aux étudiant·e·s et aux enseignant·e·s de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège d’envisager différents axes de travail. Il est aussi devenu l’intérêt d’une jeune artiste-chercheuse qui vient de commencer sa résidence à l’ESA, Kim Cappart.

 

 

Initiative du Groupe de travail Recherche, le projet « L’objet qui parle » a débuté en septembre 2019. Opportunité de collaboration pédagogique inter-section autant que point de départ d’activités de recherche, ce projet s’appuie sur une partie de la collection du designer Philippe Diricq, qui a confié un peu plus de 200 objets à Saint-Luc. Dès son arrivée, la collection a suscité l’enthousiasme d’étudiant·e·s et d’enseignant·e·s de différentes sections, qui ont pu utiliser ce “support pédagogique” hors-norme. Design industriel, Communication visuelle et graphique, Architecture d’intérieur, Conservation-restauration des œuvres d’art, Photographie… sont les premières sections à exploiter la richesse de la collection. Sans compter les classes de dessin et croquis de toutes les disciplines artistiques, qui se sont succédées pour profiter de cette collection remarquable. Dans deux ou trois ans, les objets présents à Saint-Luc rejoindront l’ensemble auquel ils appartiennent, dans le futur musée Design Innovation à Charleroi. D’ici-là, la collection est à la disposition du corps enseignant !

 

 

Un exemple concret d’utilisation de la collection

Les étudiant·e·s de première année de la section Photographie, dans le cadre de l’atelier Studio avec Nathalie Noël, ont utilisé et mis en scène des objets, comme ce téléphone Lady, l’un des objets les plus appréciés de la collection – le combiné n’est-il pas un objet qui parle ? Les travaux réalisés cette année seront présentés lors de l’expo de fin d’année, en relation avec les objets de la collection et des travaux d’autres sections qui s’en inspirent également, le tout dans un dispositif scénographique conçu par quatre étudiantes de master en Architecture d’intérieur, option scénographie.

© Maureen Bougnet 2020.

 

Une collection qui “parle” à Kim Cappart

L’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège accueille depuis le début du mois de mai une jeune artiste-chercheuse en résidence : Kim Cappart, qui a obtenu une bourse “Un futur pour la culture” de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci vise à encourager les artistes, et en particulier les artistes émergents, à consolider leur pratique à travers un projet en “compagnonnage”. Kim a choisi d’ancrer son travail d’exploration et de recherche artistique au Département recherche, dans le projet “L’objet qui parle”. Après une première visite de la collection en août dernier, elle élaboré un projet personnel qu’elle nous présente ci-dessous.
Sa proposition représente une réelle opportunité d’explorer un chemin singulier et innovant pour arpenter les enjeux contemporains liés à “L’objet qui parle”.  En effet, dans une démarche associant des réflexions suscitées par la collection (et les travaux déjà réalisés) à un processus participatif, l’artiste s’attachera à concevoir et à produire une œuvre originale, qui deviendra elle-même un ancrage pour des recherches ultérieures et pour la coopération avec nos partenaires muséaux à Charleroi. De plus, son projet rejoint des préoccupations de la scénographie (Architecture d’intérieur) et du design social (Communication visuelle et graphique).

 

Kim Cappart avec un objet de la collection Diricq

 

Kim, peux-tu retracer ton parcours ?
J’ai obtenu mon diplôme de master en scénographie à Saint-Luc Bruxelles en 2017. Depuis mon mémoire intitulé « Comment la scénographie d’exposition peut aider à sensibiliser les publics sur des problématiques contemporaines dans un musée de société ? », j’ai ancré mon travail dans le secteur muséal. J’ai tenté de remonter à la racine du travail scénographique dans l’exposition pour enclencher des facteurs de changement dans l’intervention du scénographe. J’ai beaucoup d’intérêt pour le combinaison entre la savoir, la théorie d’un domaine, et la pratique artistique. Au-delà de la scénographie, je suis artiste, et j’ai envie d’expérimenter plusieurs compétences artistiques pour créer une sorte de force hybride sur un projet global, un projet d’exposition. C’est la notion de scénographe-auteur, que j’ai esquissée dans mon mémoire et que je voudrais développer à travers ce projet exploratoire.
Durant près de deux ans, j’ai travaillé sur des expositions “Public à l’œuvre” : j’ai fait de la gestion de projet, de la coordination, pour l’association Arts et publics qui soutient ces expositions. J’ai donc pu approcher les coulisses logistiques d’un projet. J’ai également suivi une formation en médiation culturelle.

Quelle est ta proposition dans le cadre de la bourse que tu as obtenue ?
Au départ, j’étais venue à Saint-Luc Liège pour envisager un projet de recherche FRArt, pour lequel j’ai également postulé, quand l’appel de la FWB a été lancé. J’ai découvert la collection de Philippe Diricq. J’ai eu l’idée de combiner ma recherche avec les travaux interdisciplinaires sur “L’objet qui parle”. Pour moi, c’est une base concrète pour tester un processus, qui reste encore assez abstrait dans ma tête. C’est un beau prétexte pour me concentrer sur ma recherche à travers cette collection d’objets. “L’objet qui parle” a résonné à ce que je faisais pour “Public à l’œuvre” : faire parler les objets dans un commissariat participatif, avec des citoyens non-professionnels. On faisait partager des expériences personnelles à partir d’objets des musées. L’objet peut produire des récits différents en fonction de qui s’exprime à son sujet. L’objet devient un médium. Il ne s’agit pas seulement de parler de son fonctionnement. Je voudrais organiser des ateliers de réflexion participative, des “conversations” avec des objets, pour faire surgir des thématiques à partir d’eux. Ensuite, je m’attellerai à la conception de l’œuvre-installation à partir de réflexions collectives autour de la collection, J’ai envie de me laisser influencer par les autres mais l’œuvre qui sera produite restera une impulsion personnelle, qui pourrait d’ailleurs aller vers le contraste. Actuellement, je n’ai pas d’idée précise sur le résultat que je pourrai obtenir. Impossible de dire dès à présent ce qu’il adviendra au terme de cette résidence! En revanche, le processus exploratoire sera partagé grâce à un carnet de recherche.

Il y a aussi une forme d’engagement dans le travail que tu envisages…
Oui, j’aimerais que les expositions proposent des visions sur des actions concrètes que chacun peut mettre en œuvre. Il y a une vraie notion d’engagement, la recherche d’un impact sur le visiteur, sans que ce soit une leçon de morale. À travers la collection Diricq, il y a vraisemblablement des thématiques sociétales et contemporaines à explorer.

 

Rédaction :

Noémie Drouguet

Le nouveau livre de Philippe Sadzot : “Confinement, déconfinement, en route vers un monde meilleur”

Diplômé de la section Illustration et actuellement enseignant des ateliers de Bande Dessinée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, Philippe Sadzot présente aujourd’hui la sortie de sa nouvelle BD : Confinement, déconfinement, en route vers un monde meilleur.

 

Philippe, peux-tu te présenter ainsi que ton parcours à Saint-Luc ?

Je m’appelle Philippe Sadzot, j’ai été diplômé de la section Illustration et cela fait maintenant plus de vingt ans que je donne cours d’atelier en Bande Dessinée. En dehors de mon travail d’enseignant, je suis auteur de plus d’une quinzaine de bande dessinée et illustrateur de dessin de presse. Je participe également aux ateliers de sérigraphie aux Ateliers Dony et j’ai pris part à plusieurs fanzines. Et en dehors de ces activités qui concernent la BD, je participe également à Ukulélé sur Meuse, qui est une réunion bimensuelle autour du ukulélé à Liège.

 

Maintenant que tu as fait les deux rôles à Saint-Luc : que penses-tu de ton expérience ?

Au cours de ces dernières années, j’ai remarqué que cette école s’est beaucoup agrandie tout en gardant l’esprit familial, qui restera l’un de ces plus gros points forts. Et en parallèle à cette expansion, une certaine professionnalisation s’est mise en place !

 

Tu as sorti une nouvelle BD : de quoi parle-t-elle ?

Cette nouvelle BD, Confinement, déconfinement, en route vers un monde meilleur, porte sur mon quotidien durant le confinement à la suite de la pandémie. Depuis toujours, je profite de mon temps libre pour dessiner ma vie de tous les jours et comme le monde s’est arrêté, j’ai saisi cette occasion pour publier quelques planches sur mes réseaux sociaux. Celles-ci ont particulièrement suscité des réactions et c’est de là que j’ai eu l’idée d’en faire une BD ! Comme la plupart de mes livres, j’ai procédé à une auto-édition, c’est-à-dire j’ai été le responsable de l’édition de mon ouvrage. Cette BD sera donc disponible à La Grande Ourse, au Livre aux Trésors, au Wattitude, au Comptoir du Livre et La Crypte Tonique. Mais attention, les exemplaires sont limités !

 

 

Et maintenant, quels sont tes projets ?

Je travaille actuellement sur le tome 2 de mon livre : Le commerce des armes : un business comme un autre ? , en collaboration avec le Grip, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité. Le tome 1 de ce livre a d’ailleurs été distribué à certaines écoles à Bruxelles pour sensibiliser les adolescents et jeunes adultes sur le commerce des armes. En parallèle à ce projet, je travaille sur une nouvelle BD qui explique ce qu’est un fanzine, un terme qui cause régulièrement la confusion.

 

Un conseil pour les étudiant·e·s ?

Accrochez-vous et n’ayez jamais peur de vous lancer ! N’oubliez pas que si un projet est refusé, il peut toujours exister sous une autre forme, que ce soit de l’auto-édition, photocopié ou publié sur les réseaux sociaux. N’abandonnez donc jamais vos projets.

 

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Instagram : @philippesadzot
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Une interview réalisée par Golab Nematzadeh,
stagiaire au sein du service communication

‘Comment devient-on raciste ?’, le dernier album d’Ismaël Méziane

Diplômé en Bande dessinée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, Ismaël Méziane, originaire d’Aix-en-Provence, annonce la sortie de son nouvel album Comment devient-on raciste ? en librairie pour le 5 mai 2021. Édité par Casterman BD, l’ouvrage illustre l’expérience vécue par Ismaël en 2017. L’album entremêle savoir et émotions pour susciter une prise de conscience, qui reste malheureusement plus qu’utile aujourd’hui.

 

Qu’est-ce qui t’a motivé à t’inscrire à l’ESA Saint-Luc Liège ?

Je me suis inscrit en 2008 dans la section BD suite à mon attachement pour les arts graphiques. Il existe à Aix-en-Provence une communauté d’auteurs de bande dessinée qui me fascinait beaucoup. Par ailleurs, je suivais les cours du soir de bande-dessinée donnés par Éric Cartier.

 

En tant qu’étudiant français, comment as-tu vécu l’expérience Saint-Luc ?

Je garde beaucoup de souvenirs stimulants de mon époque à l’ESA. Je me souviens de plusieurs de mes professeurs de ma promotion, en particulier Éric Warnauts. Ma classe était fantastique et nous avions une bonne émulation qui nous a permis d’être tous très proches. Je m’entendais aussi particulièrement bien avec des étudiants en Illustration. Entre amis, nous allions soit dans des cafés soit dans nos kots pour discuter de BD, de films, pour dessiner ou pour avancer et s’entraider dans les travaux. J’ai également vécu des moments plus mélancoliques. Par exemple, en dernière année, je n’ai pas pu retourner chez mes parents lors de la fête de Noël. C’était aussi le cas pour d’autres amis venus étudier en Belgique depuis l’étranger ; du coup, nous avions passé les jours de fêtes ensemble.

 

As-tu une anecdote à nous donner ?

Je n’oublierai jamais la fois quand Monsieur Hubert, assis à une table d’un café avec une bière, m’a dit « Arrête de faire tes devoirs ». Il insinuait par là « fait ce que tu aimes, et aime ce que tu fais » Les travaux scolaires doivent procurer du bien et du plaisir.

 

Peux-tu nous parler de ton TFE ?

Le thème de mon TFE était inspiré de Batman. Il est d’ailleurs consultable en ligne sur mon blog. Je l’ai réalisé dans l’envie de concevoir un projet publiable. Suite à la validation du sujet par les profs, j’ai pu creuser l’idée. À l’époque, je voulais évidemment impressionner et obtenir la meilleure note. Les retours des profs étaient excellents et encourageants. J’avoue que j’avais dépassé les limites des consignes… En soi, nous devions faire 10 pages et j’en ai fait 20. Les profs ont tout de même accepté mon excès et j’ai eu le meilleur résultat de la classe et mon projet fut exposé parmi la sélection « prestiges » de l’école à l’expo de fin d’année. Dix ans plus tard, je ne me verrai plus travailler de la sorte : à vouloir impressionner, j’avais perdu de l’impulsivité et du plaisir.

 

Ton actu, c’est la sortie de Comment devient-on raciste ?, qu’y évoques-tu ?

L’album fait référence aux sciences humaines vu que je m’y suis intéressé avec le temps. Il évoque la mécanique du racisme intellectuel, psychologique et sociétal. Pour vous éclairer rapidement, il s’agit d’expliquer la mécanique de catégorisation, de hiérarchisation et d’essentialisation propre au racisme. Notre but était d’expliquer comment et pourquoi l’on peut mettre des gens dans des cases, leur donner une valeur, et leur accoler des caractéristiques indélébiles. J’ai été confronté à plusieurs reprise à cette problématique…

 

 

Pour préparer cet album, tu as collaboré avec Evelyne Heyer et Carole Reynaud Paligot…

Evelyne est chercheuse en anthropologie et Carole historienne. Elles sont à l’origine de l’exposition Nous et les autres, des préjugés au racisme au Musée de l’Homme à Paris que j’ai beaucoup appréciée. Leurs recherches offrent un appareil critique et autocritique qui permet de désamorcer les préjugés.

 

Pour conclure, as-tu des conseils à donner aux étudiant·e·s ?

J’en ai énormément. Le premier est d’avoir une discipline quasi-militaire : faire des croquis, du storyboard, de la couleur comme un sportif de haut niveau fait son footing, ses abdos et ses étirements. Le second est d’aller vers les professeurs parce que ce sont des professionnels du métier. Donc c’est à travers eux que vous apprendrez le mieux. Et surtout, amusez-vous tout le temps parce que cela se ressent dans le résultat du dessin et de la lecture !

 

Suivez l’actualité d’Ismaël

@meziane_ismael

 

Une interview réalisée par Mey SCHMITZ,
stagiaire au sein du service communication

Julie Roland est sélectionnée pour le Prix du Luxembourg

Diplômée de la section Photographie de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège en juin 2020, Julie Roland fait partie des 14 artistes sélectionné·e·s pour le Prix du Luxembourg.

Une exposition dédiée aux œuvres de ces artistes est organisée jusqu’au 30 mai. Celle-ci ouvre d’ailleurs la saison 2021 du Centre d’Art Contemporain du Luxembourg belge (CACLB) sur le site du Montauban. Il vous est possible de la visiter le mercredi, le samedi et le dimanche de 14h à 18h ou sur rendez-vous.

 

Julie et son œuvre

Julie est née à Libramont en 1993 et vit à Rossignol. Elle ressent souvent le besoin d’évasion qu’elle exprime par le biais de sa photographie analogique. Tout en figurant des interprétations, elle cristallise des émotions à travers des paysages. En 2020, elle est partie parcourir la Via Arduinna, l’un des nombreux chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, durant huit jours, à pied. De cette expérience, naîtra le projet VIA ARDUINNA, un livre qui expose ce voyage dans un espace intemporel qui mêle le visible à l’invisible.

 

© Julie Roland

 

Suivre le travail de Julie Roland :

www.rolandjulie.myportfolio.com 

 @djuly.photography

 

Expo-vente des B1 Photo

Les B1 de la section Photographie de l’École Supérieure des Arts organisent trois journées d’expo-vente de leurs tirages afin de financer un projet de fanzine pour chacun·e.

 

Au numéro 10 de la rue des Mineurs se tiendront trois journées d’exposition et de vente photo. Un événement idéal pour chiner des tirages-posters uniques à un prix démocratique, ce qui permettra de créer un fanzine pour chaque étudiant.

Il vous est possible de prendre part à l’événement de deux manières. D’une part, vous passez au 10 rue des Mineurs, entre le vendredi 7 et le dimanche 9 mai pour admirer directement les tirages. Suite aux restrictions sanitaires, des groupes de 6 personnes seront accueillis pour une durée de 30 minutes. Réservez votre créneau gratuitement à l’adresse mail expovente.saintluc@hotmail.com en indiquant votre nom, votre prénom, la date et l’heure souhaitées.
Une autre possibilité est de soutenir le projet via une cagnotte PayPal, pour toute personne qui ne pourra pas se déplacer. « Nous tenons à ce que chaque famille, proche et visiteur puissent contribuer même à distance. » Accédez à la cagnotte PayPal.

 

 

Informations pratiques
Vendredi 7 mai de 16h à 20h
Samedi 8 mai de 12h à 20h
Dimanche 9 mai de 12h à 20h
Rue des Mineurs, 10 – 4000 Liège
Entrée libre
Événement Facebook

Carlos Santana-Riesgo et Florian Neven : lauréats du concours « La Langue Française en Fête »

En mars dernier, les B3 de la section Illustration de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège ont participé au grand concours « La Langue Française en Fête », à Bruxelles. En effet, comme chaque année, s’organise un concours d’affiches invitant à jouer avec les mots de la langue française, pour fêter la Journée internationale de la Francophonie.

Cette année, pour célébrer la dixième édition de ce grand concours, les participants se concentraient sur le thème de l’air, avec comme slogan « Dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air ». Cet événement a rassemblé plus de 300 élèves et étudiant·e·s, dont les B3 de la section Illustration !

Ce 22 avril, que les étudiant·e·s se sont rendus à Bruxelles pour la remise des prix ! Ces dernier·ère·s ont également assisté, pour cette occasion, à la masterclass de Benoît Jacques, illustrateur et auteur de bande dessinée belge. Cette masterclass est disponible en replay en fin d’article.

Et enfin, le jury a annoncé le nom des lauréat·e·s de ce grand concours. Résultat : deux de nos étudiant·e·s ont remporté un prix ! L’affiche de Florian Neven a été récompensée du prix Coup de cœur de l’Administration générale de la Culture tandis que celle de Carlos Santana-Riesgo a reçu la mention d’honneur de la Direction de la Langue française.

 

 

L’univers d’Odile Brée

Diplômée de la section Illustration en 2015, l’artiste Odile Brée multiplie ses expériences et a toujours un ou plusieurs projets en cours. Le dernier ? Une fresque pour le Centre culturel de Verviers sur le thème de l’évasion. Un thème plus que primordial à l’heure actuelle !

 

Odile, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis donc illustratrice et animatrice, ce qui, on peut le dire, sont deux facettes de ma personne. Elles sont essentielles et interdépendantes. J’aime l’animation car elle me permet d’être constamment en relation avec les autres et de comprendre le monde qui m’entoure. L’illustration quant elle me permet d’exprimer mes interrogations, mes envies… que je projette sur la société. Ce qui est sûr, c’est que j’adore les gens, être avec eux et les mettre au centre de mes illustrations !

 

Comment as-tu décidé d’être illustratrice ?

J’ai toujours dessiné, j’ai toujours aimé ça. Les humains étaient déjà fort présents dans mes dessins quand j’y repense. En secondaire, j’avais une option art et les deux heures par semaine de cours artistiques étaient ma bulle d’oxygène, je me sentais vraiment à ma place. En parallèle, j’étais dans un mouvement de jeunesse et j’adorais créer, bricoler, etc. C’est dans ce cadre que j’ai réalisé que j’adorais la créativité sous toutes ses formes. Comme je voulais exploiter mes capacités en dessin en termes professionnels et y allier la créativité, j’ai décidé de m’inscrire à Saint-Luc.

 

Comment s’est passé ton passage à Saint-Luc ?

À la sortie du secondaire, j’ai été instinctivement intéressée par la section Illu, mais à l’époque, l’aspect incertain de la carrière m’a fait me rediriger vers la section Pub. J’y ai fait deux années, que j’ai adorées pour l’aspect créatif, à chercher des idées tout le temps. Mais elles m’ont aussi laissé un goût de trop peu au niveau de l’image et m’ont fait questionner l’aspect mercantile. C’est ainsi que je suis retournée vers Illu. Au tout début, j’avais un peu peur : ado, j’avais l’étiquette de la fille-qui-dessine-bien et j’étais terrifiée d’arriver dans une classe avec des gens comme moi. Au final, ça a été génial ! Je me suis plongée pleinement dans ces études-là et j’ai appris tout ce que je pouvais apprendre. Mes études à Saint-Luc ont été une période où ma curiosité personnelle s’est développée : j’ai lu beaucoup de BD, visité plein d’expos, expérimenté beaucoup de techniques et de sujets…

 

Peux-tu nous parler de ton TFE ?

Je me suis mis un “auto challenge” de faire une BD comme TFE en Illu ! Ce n’est pas anodin : j’ai effectué un Erasmus à Hamburg en Allemagne. Il faut savoir que l’organisation des cours est très différente là-bas. Le cursus était en Images et c’est par des cours à choix qu’on pouvait décider de comment on articulait ces images : documentaires, expressives, narratives… Là, la distinction entre BD et Illu était nettement moins marquée que chez nous. J’ai eu cours avec Anke Feuchtenberger qui nous fait découvrir l’opéra de Strauss, Der Rosenkavalier, que l’on a dû par la suite réinterpréter et j’avais choisi la BD pour le faire. Du coup, pour mon TFE à Saint-Luc, j’ai voulu réitérer cette démarche, ce qui a été apprécié.

 

Durant tes études, y a-t-il eu des moments marquants ?

Je me souviens d’un workshop en première année avec le collectif Articho qui avait pour dynamique de placer l’image dans un cadre festif, joyeux et collectif. Mais le plus marquant pour moi a été, en dernière année, le cours d’animation. Monsieur Hainaut est arrivé et m’a fait découvrir le côté décomplexé de la création artistique, celui qui dit qu’on peut s’amuser, qu’on est n’est pas obligé de raconter quelque chose en particulier, qu’on peut sortir du discours… Bref, ça m’a beaucoup plu. On a produit un travail de fin d’études en animation et j’ai trouvé qu’il me ressemblait beaucoup parce que j’ai été pioché dans des créations en feutrine que je réalisais sur le côté et j’ai pu m’amuser librement à les animer, j’ai adoré !

 

Une fois diplômée, qu’as-tu fait ?

J’ai fait le CAP, je savais que je voulais être prof mais pas dans l’immédiat, je voulais d’abord développer l’illu. J’ai été également formatrice dans les mouvements de jeunesse ; le côté pédagogue était déjà fort présent en moi et le CAP l’a concrétisé. J’ai suivi une formation en motion design chez Technifutur. Cela m’a permis de me rendre compte de deux choses capitales : la première, c’est que je préférais de loin créer les images plutôt que de les animer, et la seconde, ça n’était vraiment pas pour moi d’être derrière un ordinateur cinq jours par semaine, de 8h à 18h. Toute expérience permet d’en apprendre sur soi ! En plus, à cette époque, j’ai été privée de temps pour dessiner et, en “réaction”, j’ai compris que je voulais faire ça et j’ai lancé mon compte Instagram dans l’optique de montrer spontanément mon travail. 

 

Et maintenant ?

Je travaille comme coordinatrice du CEC du Centre culturel de Dison : ce poste me correspond bien car je peux partager mon goût de la créativité, être en contact avec des gens de tous horizons, de faire de la gestion de projets, etc. Le tout, en me laissant du temps pour des projets persos.

 

Côté illustration, quels ont été tes projets ?

Une image qui a eu son petit succès est celle que j’avais réalisée sur le thème #objectifbikinifermetagueule, un hashtag lancé par l’humoriste Laura Calu. Elle a été reprise pour un article de Elle Belgique ! En parallèle, j’ai démarché des magazines qui me plaisaient et j’ai pu collaboré avec Axelle pour illustrer un article sur le capitalisme et le féminisme (voir ci-dessous). Cette illustration est capitale parce qu’encore à l’heure actuelle, trois ans plus tard, elle est fort partagée. Pas plus tard qu’hier une prof dans l’Oregon m’a demandé la permission de l’utiliser dans son cours. C’est comique de voir comment une image m’a en quelque sorte dépassée et vit sa propre vie.

 

 

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Une publication partagée par Odile Brée 🖍 (@odilebree)

 

S’en sont suivies de multiples collaborations ponctuelles comme avec le collectif Les Droits Humains pour tou·te·s et Lush, Errratum, 48FM ou encore des collaborations sur le long terme comme avec Axelle ou encore Artisans du monde. J’adore la dynamique de commande en fait !

 

Et plus récemment ?

En 2019, un projet m’est tombé dessus (positivement parlant !) : j’ai été approchée par l’agence de communication anglaise Mother. Elle m’a proposé d’illustrer l’univers complet d’une campagne de communication pour un rééducateur de périnée, Elvie. J’ai réalisé trois petits spots vidéos qui mettent en action, dans un monde imaginaire, l’héroïne Bobo et son sidekick Bladder (qui se traduit littéralement par “vessie”) ; ils veulent vivre des aventures folles mais Bobo est chaque fois arrêtée par des fuites urinaires… Ce projet a été hyper enthousiasmant pour moi ; j’étais en accord avec le produit vendu, l’équipe de l’agence était adorable et j’avais une liberté créative incroyable, c’était top. Puis cerise sur le gâteau, j’avais été invitée 4 jours à Londres, c’était grisant et j’avais un peu l’impression de rentrer dans la cour des grands !

 

 

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Une publication partagée par Odile Brée 🖍 (@odilebree)

 

Comment s’est passé 2020 et le confinement pour toi ?

En début d’année, j’ai eu l’occasion de collaborer pour Curieux! et pour le compte Instagram Les Grenades. Puis le confinement est arrivé, ça a été un moment de remise en question pour tout le monde, y compris moi-même. J’ai regardé dans mon rétroviseur d’illustratrice et je me suis posée plein de questions sur ce que j’avais envie de dire ou de faire. Je me suis rendue compte que j’adorais dessiner les émotions des personnages et j’ai produit une série d’illus sur les émotions. Et sur le post concernant la peur, j’ai conseillé mes abonné·e·s d’aller jeter un coup d’œil au podcast Balance ta peur d’Angelo Foley. Quelle ne fut pas ma surprise d’avoir un message de la part de ce dernier pour une collaboration !

 

Raconte !

Angelo Foley m’a proposé d’illustrer un livre qu’il était en préparation et qui allait parler de 21 peurs. Il souhaite que ça soit moi qui produise les 21 illustrations pour chacune de ces peurs évoquées (la peur de s’accepter, la peur de souffrir, la peur de passer à côté…) Ce livre ça s’appelle Les 21 peurs qui empêchent d’aimer et il est sorti en octobre dernier aux éditions Albin Michel. J’ai adoré l’exercice de trouver à chaque fois un concept pour illustrer quelque chose de ressenti. C’était ludique. J’étais assez fière d’avoir pris part à ce projet avec une belle visibilité.

 

© Odile Brée

 

Ta toute dernière actu, c’est la fresque à Verviers…

Oui, je signe là ma troisième fresque. La première était pour l’association La Sève, un centre de jour pour personnes handicapées à Xhendelesse et la deuxième pour le kot-à-projet Friskot en Saint-Léonard. Ici, j’ai répondu à un appel à projet du Centre culturel de Verviers qui cherchait à illuminer ses locaux, dont un mur de 28m2, sur la thématique de l’évasion. À mes yeux, la culture en elle-même est une évasion. En pensant à la ville de Verviers et ses habitant·e·s, j’ai voulu parler à toute une partie de la population qui n’a pas mille opportunités d’évasion. Bien que je sois une grande consommatrice de culture, j’ai aussi clairement conscience que la culture ne se résume pas à des objets, des productions, des œuvres d’art… Elle est aussi dans les gens : ce sont eux qui la partagent, la véhiculent, à travers leur vécu, leurs centres d’intérêt, leur caractère, etc. C’est donc, à nouveau, les gens que j’ai voulu mettre en avant dans cette fresque. Je les ai mis en mouvement et à l’intérieur de chaque silhouette, j’ai ouvert une fenêtre sur leur paysage intérieur. J’ai envie que les gens qui passent devant la fresque s’identifie à un paysage et une silhouette parmi les autres ! Pour avoir testé une grande quantité de médiums différents, je trouve que la peinture de fresque est quelque chose de méditatif parce qu’on est que dans le faire.

 

© Odile Brée

 

Dernière et traditionnelle question : as-tu un conseil pour nos étudiant·e·s ?

Essayez de prendre un maximum ce qu’il y a à prendre ; sans oublier de vous connecter à ce qui vous amuse, vous apporte du plaisir !

 

 

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Découvrez le graphiste de nos Portes ouvertes virtuelles

Christophe Lonneux, diplômé de la section Publicité de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, a créé nos visuels des Portes ouvertes virtuelles ! Aujourd’hui, il nous présente son parcours chez nous, sa carrière d’enseignant et son propre studio : Nomade Creative Studio.

 

 

Christophe, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Christophe Lonneux, j’ai 29 ans et je viens de Visé. Après les secondaires, j’ai poursuivi un bachelier en Publicité à Saint-Luc de 2010 à 2013 et je tiens maintenant Nomade Studio.

 

Pourquoi la section publicité ?

J’ai commencé à pratiquer le graphisme dès l’adolescence en travaillant pour des petites entreprises ou des indépendants. Pendant ma rhéto, j’hésitais encore entre graphisme et publicité et c’est pour cette raison que j’ai participé aux portes ouvertes de Saint-Luc. Durant cet événement, je me suis rendu compte, à l’aide des enseignants présents, que le profil de la section publicité me correspondait parfaitement ! Je me suis donc orienté vers cette option.

 

Qu’est-ce qui t’a le plus plu durant ces 3 ans ?

L’ambiance générale de l’établissement me plaisait énormément. Pas un jour ne passait sans une bonne anecdote car l’école proposait sans cesse de nouvelles activités, que ce soit les 24h pub ou encore les cours de croquis dans la maison du Peket. Je m’entendais autant avec les enseignants que les autres étudiants ! D’ailleurs, j’ai gardé des contacts avec la plupart d’entre eux et on se voit/se fréquente régulièrement. Mes études m’ont également permis d’affiner mon regard sur le monde.

 

Et après ton diplôme ?

Après quelques mois de recherche d’emploi, j’ai compris que ce n’est pas seulement vers les agences qu’il faut se diriger mais aussi et surtout, vers les petites entreprises. J’ai donc postulé chez J&Joy, une entreprise belge dans laquelle j’ai travaillé pendant 5 ans. Durant ces cinq longues années, je gérais le graphisme, les réseaux sociaux et les prints de l’entreprise, mais pas que ! Je m’occupais également du stylisme, des shootings et de la stratégie marketing.
Ensuite, pour acquérir plus d’expérience, j’ai décidé de continuer mon aventure chez Cible-Communication à Barchon, une agence de communication réputée.

 

Une carrière dans l’enseignement t’a tentée ?

J’ai toujours voulu me lancer dans le domaine de l’enseignement et j’ai eu cette opportunité en 2019 ! J’ai donné cours de réseaux sociaux aux B3 dans la section Publicité à Saint-Luc pendant tout un quadrimestre. En plus d’une formation des réseaux sociaux, j’essayais de leur apprendre le mailing et les stratégies marketing, qui sont des outils très important pour ces futurs publicitaires ! Grâce à cette expérience, j’ai eu l’occasion de vivre deux points de vue à Saint-Luc : celui d’étudiant et celui de professeur.

 

Et maintenant, quelle est ton actualité ?

J’ai osé devenir indépendant et lancer ma propre entreprise : Nomade Studio. J’aide donc mes clients à améliorer leurs identités visuelles, au support marketing, aux stratégies de communication, etc. Par exemple, j’ai créé le logo de Didier Smeets, un chocolatier de renom pour lequel je travaillais depuis mes secondaires. Je partage actuellement un bureau avec lui depuis le déménagement de sa chocolaterie et je crée régulièrement des visuels pour son entreprise. Dans mon approche professionnelle, j’ai toujours une démarche éco-responsable et j’essaie d’éduquer mon audience un maximum.

 

Un conseil à nos étudiants ?

Il faut absolument avoir de l’audace et créer sa propre chance ! Si vous restez dans votre zone de confort, vous laisserez passer beaucoup d’opportunités cruciales pour votre carrière. Pour ce faire, essayez de remplir votre carnet d’adresses en faisant la rencontre de professionnels. Personnellement, je conseillerais aussi à tous les étudiants de tenter plusieurs jobs tant que vous êtes encore jeunes, pour découvrir ce qui vous plait réellement ! Et enfin, pour éviter la fatigue et pour décompresser un maximum, trouvez un bon équilibre entre temps de travail et temps personnel.

 

 

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Interview par Golab Nematzadeh

Nuit blanche et encre noire, le magazine de BD

L’an dernier, alors que le confinement battait son plein, les étudiant·e·s de B2 de la section Bande dessinée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège ont commencé à réaliser le premier numéro du magazine de BD Nuit blanche et encre noire.

 

C’est dans le cadre du cours d’Infographie qu’est apparu ce projet. Les étudiant·e·s, en B2 à l’époque et à présent en dernière année, ont travaillé sur des thématiques très diverses allant du cinéma au paranormal en passant par les beaufs ou encore les mythes et légendes. Le magazine reflète la liberté d’expression sans tabou dont ils/elles ont pu profiter. Ces étudiant·e·s se également sont livré·e·s au travers de différentes interviews.

 

 

Ce premier numéro, imprimé avec l’aide de la maison d’édition de l’École, est dès aujourd’hui disponible à l’achat au service comptabilité, dans le bâtiment administratif (1er étage). Pour l’obtenir, il vous faudra simplement vous rendre sur place, durant les heures d’ouverture du service, muni·e de la somme de 14€ en liquide.

 

Le deuxième numéro est en phase de finalisation et sortira des presses dès la fin de l’année.

Jean Crémers, lauréat Grand Prix Jeunes Talents Quai des Bulles 2020

Diplômé de la section Bande dessinée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège avec distinction, Jean Crémers nous parle de son parcours scolaire, ses accomplissements, mais également de ses futurs projets !

 

Jean, parle-nous de ton parcours en général…

J’ai grandi dans une famille qui a suivi un parcours scolaire dans l’enseignement secondaire général. Sans me poser de question, j’ai tracé le même chemin. Après mon diplôme, j’ai décidé de m’orienter vers des études biomédicales mais très vite, je me suis rendu compte que je ne faisais que dessiner pendant mes cours. Une de mes enseignantes m’a d’ailleurs conseillé de me réorienter, conseil que j’ai appliqué !

 

Tu t’es donc inscrit chez nous…

Je me suis naturellement dirigé vers Saint-Luc Liège grâce à mon grand-père, qui est passé par cette école. En plus, étant Liégeois, je connais la belle réputation de l’école ! D’ailleurs, pour raconter une bonne anecdote, j’ai recroisé cette fameuse enseignante (de mes études biomédicales), qui m’a fait un grand sourire quand je lui ai parlé de ma réorientation.

 

Qu’est-ce que tu as le plus retenu lors de tes années chez nous ?

Je dirais la liberté ! C’est lorsque je me suis inscrit à Saint-Luc que j’ai pris conscience de la liberté d’expression que les études artistiques nous offrent. Nous étions dans un cadre où nous partagions tous la même passion, que ce soit les étudiants ou encore les enseignants. Les deux enseignants qui m’ont particulièrement aidé à construire mon style de dessin et à m’assumer, même si je n’aime pas faire de préférence, sont Hugo Piette et Dominique Fléron.

 

Et une fois ton diplôme en poche ?

Je ne me sentais pas encore prêt à entrer dans le monde du travail. J’ai d’ailleurs commencé un master en Communication visuelle et graphique, mais j’ai très vite compris que le dessin me manquait énormément. J’ai tout naturellement décidé d’abandonner ces études et me remettre au dessin. Je suis actuellement en Master 2 en Bande dessinée à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège.

 

Tu viens de recevoir un prix : dis-nous-en plus !

Oui ! Avec un ami de Saint-Luc, nous avons tous les deux participé à un concours au Quai des Bulles, le même festival auquel Alix Garin (NDLR : une autre alumni de BD qui a remporté un prix avec son premier album), qui est d’ailleurs une amie proche, a participé. Il s’agissait de dessiner une planche sur le thème « 40 ans plus tard ». À ma grande surprise, j’ai été lauréat du Grand Prix jeunes talents, ce qui m’a permis de remporter une bourse pour la réalisation de ces planches. D’un autre côté, j’ai surtout beaucoup gagné en confiance car j’ai senti que mon travail n’était pas seulement valorisé par mes proches, il l’était aussi par le grand public. On gagne en notoriété et d’ailleurs, plusieurs éditeurs m’ont contacté depuis lors. Je conseille donc à tous les artistes de participer à ce genre de concours, vous ne perdrez rien et vous bénéficierez d’une visibilité accrue !

As-tu d’autres projets artistiques pour le moment ? 

Je travaille actuellement sur une BD avec le soutien de mes enseignants. J’ai une volonté de retravailler ce projet pour rendre le sujet accessible à tous, vu que cet aspect est important pour moi. Deux ou trois éditeurs m’ont d’ailleurs contacté pour concrétiser cette BD !

 

De quoi parle cette première BD ?

Il s’agit donc de l’histoire de deux frères qui partent pour la Norvège. L’ainé s’y rend pour se rapprocher de ses croyances nordiques tandis que le petit frère, qui a raté un son examen de dessin, profite pour le rejoindre et dessiner la nature. Ce projet est en fait une autofiction, puisque je me suis rendu en Norvège avec mon frère et c’est grâce à ce voyage que je me suis rapproché de lui. 

Un conseil à donner à nos étudiants ?

Mon premier conseil, qui est crucial dans le domaine artistique, est d’oser ! Rome ne s’est pas faite en un jour, il faut sans cesse pratiquer et apprendre de ses erreurs et surtout, ne pas avoir peur de se lancer. Par exemple, participez à des concours, même si vous ne recevrez pas de prix, vous allez quand même gagner en notoriété ! Un second conseil très important est d’accepter les critiques des éditeurs, c’est eux qui savent ce qui se vend et ils sont là pour concrétiser votre projet. Ne vous fiez pas seulement à votre imagination, nourrissez-vous d’informations et comparez vos projets aux autres dans le marché.

 

 

Suivez Jean Crémers pour plus d’actualité :

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artstation.com/gia_cre

 

 

Une interview de Golab Nematzadeh,

stagiaire du service communication de l’École Supérieure des Art Saint-Luc Liège