Département recherche : présentation des projets en cours.


Le Département recherche de l’ESA Saint-Luc Liège tient à remercier chaleureusement l’ensemble des participants et orateurs qui ont assisté à la soirée qui s’est tenue hier, le 29 septembre 2023. Votre présence ont contribué à faire de cet événement un moment mémorable. Au cours de cette soirée, nous avons eu le plaisir de vous présenter les projets du Département recherche, abordant des thématiques variées, de la préservation du patrimoine culturel à la création artistique contemporaine, en passant par le design des milieux et la représentation des femmes dans l’histoire photographique. Vos échanges et votre intérêt pour la recherche à l’ESA Saint-Luc Liège sont très appréciés. Encore une fois, merci à tous pour votre participation et votre contribution à cette soirée enrichissante.

Voici le programme complet :

  • 17h10-17h40 : Le Bethléem verviétois : un projet fédérateur 

Par Nico Broers, Dr. Meriam El Ouahabi et Valérie Rousseau.

En juillet 2021, « le Bethléem », théâtre miniature, emblématique du folklore verviétois, a subi de plein fouet les dégâts liés aux inondations. Ces scènes religieuses et populaires se composent d’une grande diversité de matériaux, tous atteints profondément par les boues et l’eau polluée. 

Notre objectif commun dans le cadre de cette recherche, est de mieux cibler les méthodes de restauration, en tenant compte de la diversité et de la fragilité des matériaux (bois, céramique, porcelaine, peinture, papier, paraffine…). 

Vu l’ampleur de la tâche et le nombre important d’œuvres sinistrées, des échanges interdisciplinaires seront nécessaires pour prendre en charge, tous ensemble (étudiants et professeurs de conservation-restauration) ces objets et trouver des solutions d’intervention adéquates. 

Dr. Meriam El Ouahabi 
Conférencière de sciences chimiques en CROA, ESA Saint-Luc Liège et chercheuse à l’Université de Liège, AGEs.

Formation : Doctorat en Sciences, Université de Liège 

Domaines de recherche : céramique, matériaux à base d’argile et composite, matériaux pour restauration, étude de sédiments, recyclage de déchets solides  

Publications : > 60 articles  

Nico Broers  

Professeur en CROA peinture, ESA Saint-Luc Liège 

Formation : Master C-R à la Northumbria University, Royaume-Uni.  

Activités : membre du conseil ENCoRE, membre du conseil d’administration APROA/BRK, directeur de ARTBEE Conservation, membre du comité de rédaction de CeROArt, chercheur au sein de l’unité de recherches interfacultaire AAP (ULiège) 

Valérie Rousseau 

Professeur en CROA céramique ESA Saint-Luc 

Formation : Licence en histoire de l’art, ULiège, Graduat en conservation d’objets d’art, Saint-Luc Liège 

Activités : Restauratrice indépendante à l’Atelier SIO2   

Domaines d’intérêt : Pratique et restauration de céramique : façonnage, décoration, techniques variées, zelliges, carrelages, Kintsugi 

Le développement des technologies numériques dans tous les domaines de l’activité humaine a modifié radicalement les processus de conception et de production. Les hypothèses de notre recherche ne sont pas de nier ces progrès technologiques, mais d’en contrebalancer les manques en initiant un changement de paradigme, à savoir considérer :  

  • le toucher en tant que potentialité de communication.  
  • le tangible comme accompagnement indispensable du numérique.   

D’un point de vue méthodologie, notre protocole de recherche-création, vise à mettre en parallèle un objet existant et un objet recherché pour que la matérialité des caractéristiques tactiles et tangibles de l’objet observé, éclaire par analogie les caractéristiques projetées du second. Exploitant la découverte des objets de la collection Diricq, le projet vise en particulier à cultiver la connaissance de la perception haptique et intégrer la manipulation et le toucher comme moteur de créativité. 

Sylvie Leroy 

Architecte, diplômée en 1987 de l’ISA st Luc de Liège. Dès 1990, elle collabore avec I. André, E. Maudoux et E. Wathieu à des projets d’art plastique, d’architecture, d’aménagement intérieur, d’espace public ou d’ouvrage d’art au sein de la société d’architectes AC&T, srl  -Architecture, Contexte et Téguments- avec le souci d’y étayer un point de vue technique, plastique ou poétique de l’architecture. Depuis 2016, elle mène également un travail pédagogique, en tant qu’enseignante à l’ESA Saint-Luc Liège en Design industriel et en Architecture d’intérieur. 

Hilke Vervaeke 

En tant que Designer industriel, diplômée en 1998 de l’ESA Saint-Luc Liège, Hilke Vervaeke a fondé la société Focus-id, bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement et l’exécution de projets innovants pour des sociétés et des marchés publics. Avec Daniel Steenhaut, elle a créé ID-Sceno au Maroc, bureau de conception pour l’aménagement scénographique. Elle mène également un travail de transmission pédagogique, en tant que professeur d’atelier et de recherche formelle en Design industriel à l’ESA Saint-Luc Liège. 

  • 18h10-18h40 – Colin Ponthot – Action recherche et design des milieux 

Le design des milieux se propose une pratique du contexte apprenant : identifier de façon située des problématiques et ce qui les lient les unes aux autres. L’étude des milieux ou mésologie est l’étude de la relation des êtres vivants entre eux dans leur environnement. Le concept plus large d’écologie remplace la mésologie au cours du XIX siècle. La mésologie réapparaît sous la forme d’un outil conceptuel lié à l’éthologie, soit à l’étude du comportement animal, pour s’élargir ensuite à l’humain. Pour la mésologie, il y a une distinction entre milieu et environnement. Chaque individu a un champ d’action en relation à son mode de vie qui peut être défini comme étant son milieu. L’ensemble des vivants partage le même environnement à différentes échelles et le milieu est propre à chaque entité vivante. En tant que designer, voir l’environnement comme un ensemble de bulles poreuses interagissant les unes avec les autres, permet de multiplier les points de vue et les astuces pour recueillir et transformer des connaissances en projet design.

Présentation du livre « Design et pensée du Care, pour un design des luttes et des singularités » s’inscrit dans l’axe « soin, corps, écologie » de la ligne de recherche Design des Milieux DMLab de l’ENSAD Nancy. Ce livre est la compilation d’un atelier, d’un colloque et d’une exposition sur la thématique du soin et ce qui la lie au design. 

Retour sur le travail en immersion en mars 2022 d’une équipe d’étudiantes en Master Design des Milieux à l’Olivier, un service d’aide à la jeunesse situé à Bruxelles. 

Colin Ponthot 

Designer et professeur de design à l’ENSAD Nancy. Il a coordonné l’Option Design de 2013 à 2015 et 2022-2023. Il est affilié à la ligne de recherche du département Design des Milieux DM-Lab. Son travail en design sonore a été montré dans de nombreux centres d’art et festivals en Belgique et à l’étranger. Il vit et travaille à Bruxelles. 

  • 18h40-18h50 – Sandrine Dryvers et Elodie Ledure – Avant-Devant – Femmes dans tous ses états 

Contactées par Anne Drechsel, responsable des archives photographiques du Musée de la Vie wallonne, pour prolonger et renouveler leurs différentes collections, nous avons désiré proposer, à côté du travail de collaboration de la section Photographie avec le musée, une recherche plus spécifique, encore jamais réalisée, consacrée à la représentation des femmes dans les collections photographiques du musée. 

Parallèlement à cette recherche, et pendant une année académique, nous créons, au sein d’un laboratoire où se croisent professeurs, étudiant(e)s, alumni et artistes extérieurs, des images contemporaines autour de représentation féminine, éclairée par des récits de vie et des témoignages. Les images anciennes côtoient les nouvelles, elles se répondent, se mélangent, en créent de nouvelles. L’objectif est une exposition/publication grand public. 

Sandrine Dryvers est cinéaste, photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

Elodie Ledure est photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

  • 18h50-19h – Noémie Drouguet, coordinatrice du Département recherche 

Brève présentation du rapport d’activité du Département recherche et des projets en développement 

  • 19h-19h30 : Verre de l’amitié 

Design & magie : de l’art de faire rêver ?

𝗗𝗲𝘀𝗶𝗴𝗻 & 𝗺𝗮𝗴𝗶𝗲 : 𝗹’𝗮𝗿𝘁 𝗱𝗲 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗿𝗲̂𝘃𝗲𝗿 ?

MARDI 2 MAI 2023 DE 18:00 À 19:30, G103 à l’ESA SAINT-LUC LIEGE

 

On ne présente plus la start-up liégeoise Levita qui, en quelques années à peine, a déployé sa technologie de lévitation d’objets dans les plus grandes mégapoles du monde, opérant tantôt pour l’industrie du luxe à New-York ou Hong Kong, tantôt pour le monde de l’Art avec une installation au Louvre, ou bien en faisant léviter les Tiares de la Famille Royale Anglaise pour la célèbre société de vente aux enchères Sotherby’s.

 

➫ Retrouvez Clément Kerstenne, co-fondateur de Levita, pour un échange inspirant sur un projet créatif et entrepreneurial unique en son genre, au croisement entre magie et onirisme, communication et marketing, scénographie et mise en valeur de savoir-faire.

 

➫ Une approche expérientielle à impact fort…

 

➫ La start-up, 𝗾𝘂𝗶 𝗮 𝗱𝗲́𝗷𝗮̀ 𝗲𝗻𝗴𝗮𝗴𝗲́ 𝗽𝗮𝘀 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝗰𝗶𝗻𝗾 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀 𝗮𝗹𝘂𝗺𝗻𝗶 𝗲𝗻 𝗗𝗲𝘀𝗶𝗴𝗻 𝗜𝗻𝗱𝘂𝘀𝘁𝗶𝗲𝗹 𝗱𝗲 𝗹’𝗘𝗦𝗔 𝗦𝗮𝗶𝗻𝘁-𝗟𝘂𝗰 𝗟𝗶𝗲̀𝗴𝗲, est régulièrement à la recherche de nouveaux talents. À la suite d’une rencontre ouverte à tout.e.s, son fondateur ainsi qu’une alumni DI – Aude Moutard – seront présents pour lancer un défi de taille aux étudiants de l’ESA Saint-Luc Liège. Plusieurs pistes de collaboration sont envisagées pour ce projet de lévitation d’ampleur…

 

➫ Rendez-vous le 2 mai prochain, 18:00 au G103 – pour une rencontre des plus magiques.

 

Toutes sections bienvenues !

Cabinets de curiosités (EXPO)- Sections DI & AI / ESA Saint-Luc Liège

Cabinets de curiosités (EXPO) –

Sections DI & AI / ESA Saint-Luc Liège

DU 27 AVR. 18:00 AU 5 MAI 18:00, Box41 à l’ESA Saint-Luc Liège.

 

Dans le cadre du cours d’actualités culturelles générales, les étudiant.es de B2 de Design Industriel et d’Architecture d’intérieur de l’ESA Saint-Luc ont découvert l’univers des 𝗰𝗮𝗯𝗶𝗻𝗲𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝗰𝘂𝗿𝗶𝗼𝘀𝗶𝘁𝗲́𝘀 𝗱𝘂 𝟭𝟲𝗲 𝘀𝗶𝗲̀𝗰𝗹𝗲 𝗮̀ 𝗻𝗼𝘀 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 !

 

C’est maintenant à leur tour de créer un cabinet de curiosités dans la mythique Box 41 !

 

Du coquillage au crocodile, des souvenirs de vacances aux croquis, des naturalia aux artificialia, les étudiant.es collectent, disposent et assemblent ces éléments hétéroclites dans un seul espace chargé d’histoire pour constituer un ensemble poétique cohérent.

 

Au fil des siècles, les cabinets de curiosités ont inspiré de nombreux artistes et designers pour leur façon unique de rassembler et présenter des objets divers. Sous la houlette de Nastasja caneve (professeurs d’actualités culturelles en AI / DI), cette exposition par les étudiants en design industriel et architecture d’intérieur est une façon originale de mettre en pratique leurs compétences en matière de conception et de création d’espaces, en accordant une attention particulière à la mise en scène, aux matériaux, à l’éclairage et à la présentation des objets.

 

Les radios mises en scène

Les radios mises en scène

Trois élèves du master 2 d’Architecture d’Intérieur en scénographie ont imaginé et concrétisé la muséographie permanente du Musée de la radio et des techniques de télécommunication de Trooz. Elles ont mis en scène des dizaines de vieilles radios et autres appareils techniques liés aux télécommunications sur près de cent mètres carré au dessus de la gare de Trooz.

Le résultat a été présenté lors du vernissage le 9 septembre dernier et vous pouvez le découvrir les après-midi en semaine de 12h30 à 16h30 et les week-ends sur demande.

Retour sur l’Atelier Vertikal en AI

Retour sur
l’Atelier VertiKal
en Architecture d’Intérieur

 

Enfin, ça y est, c’est arrivé en nos murs et dans notre section : la phase de concrétisation du workshop Atelier VertiKal de 2020 portant sur la transition et le bien-être s’est opérée en mars !

Durant près d’un an, les projets lauréats de cette première édition ont été retravaillés par des étudiants volontaires issus de ces groupes « vainqueurs » pour s’adapter aux différentes zones destinées à les accueillir.

C’est donc une armée de bras d’étudiants motivés et solidaires de la section d’architecture d’intérieur portés par une équipe de professeurs qui se sont mis au travail durant 3 jours. Le résultat ? Une signalétique originale et efficace (oui, oui, il y a de nouveaux profs qui ont testé !), une coloration des espaces, en accord avec la circulation dans les zones de transit entre les salles de cours et la création de plusieurs types de mobiliers adaptés à diverses pratiques, modulables ou non – comme un jeu « Tetris ».

Une vraie fourmilière ou une ruche – à vous de choisir, qui s’organisait entre le B9, l’atelier polytechnique et les couloirs de la section ! Surtout un vrai bonheur de voir l’enthousiasme grimper de jour en jour au fur et mesure des avancements de ce fabuleux chantier ! Une identité naît petit à petit dans nos locaux ! Gageons que cela donne des idées pour la suite mais aussi pour le reste de l’ESA. Qui sait ? On ne vous dira rien (chut !) mais il y a un autre projet qui se profile dans l’idée première du workshop qui est de créer des espaces de bien-être au travail !

Un immense merci à l’équipe qui a porté le projet, particulièrement à François Marchal, Carine Maes et Stefan Leduc ainsi qu’à tous les étudiants de toutes les années, au service technique de l’école, à la direction et à nos partenaires.

Un texte de Charlotte Derclaye, enseignante.

 

 

Les élèves d’AI sortent leurs projets hors des murs de Saint-Luc

Les élèves d’Architecture d’Intérieur sortent leurs projets hors des murs de Saint-Luc

Un concours et deux collab’ avec l’ULiège, voici un extrait du programme des étudiant.e.s de deuxième master AI en scénographie

Installation pour l’exposition Mortalitas, au Musée Wittert

1.

Quatre étudiantes ont présenté un projet afin de participer à un stand “étudiants belges” à la quadriennale de la scénographie internationale de Prague en juin 2023.
Le jury national s’est prononcé le lundi 25 avril dernier au bureau d’architecture Lescaut à Bruxelles. Faisant partie des 8 nominés, le projet de nos étudiantes s’est offert une belle place dans le classement final mais n’a malheureusement pas été retenu. 

2.

L’exposition Mortalitas au Musée Wittert de l’ULiège interroge, à la lumière de la crise sanitaire actuelle, la façon dont les gens du passé ont appréhendé l’épidémie de peste. 
Dans ce cadre, quatre étudiants se sont penchés sur la question et ont choisi de représenter l’image de la bactérie, sa forme ronde, imparfaite, symbolisant tant l’expansion que les victimes.

3.

Cinq étudiants se sont approprié l’espace public entre l’aquarium et l’eau afin de faire écho à la thématique des balades “fossiles en ville”, initiées par EddyLab et Réjouiscience, en proposant du mobilier urbain. Fos’Sit est un banc qui fait tout à la fois référence à la forme actuelle des fossiles que l’on croise lors des balades et à leur ancienne forme, vivante et colorée des temps jadis.

Cette structure sera inaugurée lors d’un

=> vernissage le mardi 17 mai à 17h devant l’aquarium <=

Vous aussi, laissez vous prendre au jeu de la chasse aux fossiles !

L’art et la manière

L’art et la manière

Quand la créativité technique rencontre la créativité artistique

Une interview de Pinky Pintus (ESA Saint-Luc Liège) et Bernard Rausin (HELMo Gramme) par le mook Edith.

Fabriquer c’est comprendre !

Pinky Pintus

Pinky Pintus, enseignante de design d’objets en Architecture d’Intérieur a collaboré avec Bernard Rausin, qui donne, entre autres, le cours de projets multidisciplinaires en Sciences de l’ingénierie industrielle à HELMo Gramme.

Ensemble, ils se sont penchés sur un projet de meuble afin de l’optimiser par le croisement de leur créativité respective.

Ce qui est intéressant pour nous, lorsque nous collaborons avec une artiste comme Pinky, c’est d’abord qu’elle nous impose une contrainte de plus, une vigilance par rapport à ce qu’on pourrait appeler « l’expérience client ». Mais il y a également un autre aspect pour lequel l’expérience de Pinky est précieuse pour nous : c’est la manière dont elle aborde la multifonctionnalité, c’est-à-dire, finalement, une forme d’optimisation. C’est toujours intéressant, pour un ingénieur, d’avoir un élément qui joue plusieurs rôles à la fois. C’est plus optimal. De ce point de vue-là, le regard artistique est extrêmement précieux.

Bernard Rausin

Psssst : C’est Signes du quotidien qui réalise le graphisme du mook Edith (depuis le n°2). Et Signes du quotidien c’est notamment Benjamin Dupuis, enseignant en Communication Visuelle et Graphique, ici, à l’ESA.

Des nouvelles de “L’objet qui parle”

Depuis le lancement du projet autour de la collection du designer Philippe Diricq, le projet “L’objet qui parle” ne cesse de se développer et permet aux étudiant·e·s et aux enseignant·e·s de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège d’envisager différents axes de travail. Il est aussi devenu l’intérêt d’une jeune artiste-chercheuse qui vient de commencer sa résidence à l’ESA, Kim Cappart.

 

 

Initiative du Groupe de travail Recherche, le projet « L’objet qui parle » a débuté en septembre 2019. Opportunité de collaboration pédagogique inter-section autant que point de départ d’activités de recherche, ce projet s’appuie sur une partie de la collection du designer Philippe Diricq, qui a confié un peu plus de 200 objets à Saint-Luc. Dès son arrivée, la collection a suscité l’enthousiasme d’étudiant·e·s et d’enseignant·e·s de différentes sections, qui ont pu utiliser ce “support pédagogique” hors-norme. Design industriel, Communication visuelle et graphique, Architecture d’intérieur, Conservation-restauration des œuvres d’art, Photographie… sont les premières sections à exploiter la richesse de la collection. Sans compter les classes de dessin et croquis de toutes les disciplines artistiques, qui se sont succédées pour profiter de cette collection remarquable. Dans deux ou trois ans, les objets présents à Saint-Luc rejoindront l’ensemble auquel ils appartiennent, dans le futur musée Design Innovation à Charleroi. D’ici-là, la collection est à la disposition du corps enseignant !

 

 

Un exemple concret d’utilisation de la collection

Les étudiant·e·s de première année de la section Photographie, dans le cadre de l’atelier Studio avec Nathalie Noël, ont utilisé et mis en scène des objets, comme ce téléphone Lady, l’un des objets les plus appréciés de la collection – le combiné n’est-il pas un objet qui parle ? Les travaux réalisés cette année seront présentés lors de l’expo de fin d’année, en relation avec les objets de la collection et des travaux d’autres sections qui s’en inspirent également, le tout dans un dispositif scénographique conçu par quatre étudiantes de master en Architecture d’intérieur, option scénographie.

© Maureen Bougnet 2020.

 

Une collection qui “parle” à Kim Cappart

L’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège accueille depuis le début du mois de mai une jeune artiste-chercheuse en résidence : Kim Cappart, qui a obtenu une bourse “Un futur pour la culture” de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci vise à encourager les artistes, et en particulier les artistes émergents, à consolider leur pratique à travers un projet en “compagnonnage”. Kim a choisi d’ancrer son travail d’exploration et de recherche artistique au Département recherche, dans le projet “L’objet qui parle”. Après une première visite de la collection en août dernier, elle élaboré un projet personnel qu’elle nous présente ci-dessous.
Sa proposition représente une réelle opportunité d’explorer un chemin singulier et innovant pour arpenter les enjeux contemporains liés à “L’objet qui parle”.  En effet, dans une démarche associant des réflexions suscitées par la collection (et les travaux déjà réalisés) à un processus participatif, l’artiste s’attachera à concevoir et à produire une œuvre originale, qui deviendra elle-même un ancrage pour des recherches ultérieures et pour la coopération avec nos partenaires muséaux à Charleroi. De plus, son projet rejoint des préoccupations de la scénographie (Architecture d’intérieur) et du design social (Communication visuelle et graphique).

 

Kim Cappart avec un objet de la collection Diricq

 

Kim, peux-tu retracer ton parcours ?
J’ai obtenu mon diplôme de master en scénographie à Saint-Luc Bruxelles en 2017. Depuis mon mémoire intitulé « Comment la scénographie d’exposition peut aider à sensibiliser les publics sur des problématiques contemporaines dans un musée de société ? », j’ai ancré mon travail dans le secteur muséal. J’ai tenté de remonter à la racine du travail scénographique dans l’exposition pour enclencher des facteurs de changement dans l’intervention du scénographe. J’ai beaucoup d’intérêt pour le combinaison entre la savoir, la théorie d’un domaine, et la pratique artistique. Au-delà de la scénographie, je suis artiste, et j’ai envie d’expérimenter plusieurs compétences artistiques pour créer une sorte de force hybride sur un projet global, un projet d’exposition. C’est la notion de scénographe-auteur, que j’ai esquissée dans mon mémoire et que je voudrais développer à travers ce projet exploratoire.
Durant près de deux ans, j’ai travaillé sur des expositions “Public à l’œuvre” : j’ai fait de la gestion de projet, de la coordination, pour l’association Arts et publics qui soutient ces expositions. J’ai donc pu approcher les coulisses logistiques d’un projet. J’ai également suivi une formation en médiation culturelle.

Quelle est ta proposition dans le cadre de la bourse que tu as obtenue ?
Au départ, j’étais venue à Saint-Luc Liège pour envisager un projet de recherche FRArt, pour lequel j’ai également postulé, quand l’appel de la FWB a été lancé. J’ai découvert la collection de Philippe Diricq. J’ai eu l’idée de combiner ma recherche avec les travaux interdisciplinaires sur “L’objet qui parle”. Pour moi, c’est une base concrète pour tester un processus, qui reste encore assez abstrait dans ma tête. C’est un beau prétexte pour me concentrer sur ma recherche à travers cette collection d’objets. “L’objet qui parle” a résonné à ce que je faisais pour “Public à l’œuvre” : faire parler les objets dans un commissariat participatif, avec des citoyens non-professionnels. On faisait partager des expériences personnelles à partir d’objets des musées. L’objet peut produire des récits différents en fonction de qui s’exprime à son sujet. L’objet devient un médium. Il ne s’agit pas seulement de parler de son fonctionnement. Je voudrais organiser des ateliers de réflexion participative, des “conversations” avec des objets, pour faire surgir des thématiques à partir d’eux. Ensuite, je m’attellerai à la conception de l’œuvre-installation à partir de réflexions collectives autour de la collection, J’ai envie de me laisser influencer par les autres mais l’œuvre qui sera produite restera une impulsion personnelle, qui pourrait d’ailleurs aller vers le contraste. Actuellement, je n’ai pas d’idée précise sur le résultat que je pourrai obtenir. Impossible de dire dès à présent ce qu’il adviendra au terme de cette résidence! En revanche, le processus exploratoire sera partagé grâce à un carnet de recherche.

Il y a aussi une forme d’engagement dans le travail que tu envisages…
Oui, j’aimerais que les expositions proposent des visions sur des actions concrètes que chacun peut mettre en œuvre. Il y a une vraie notion d’engagement, la recherche d’un impact sur le visiteur, sans que ce soit une leçon de morale. À travers la collection Diricq, il y a vraisemblablement des thématiques sociétales et contemporaines à explorer.

 

Rédaction :

Noémie Drouguet

Carolina Bonfim, sélectionnée par le FRArt pour son projet “La dernière archive”

Carolina Bonfim est enseignante au sein de la section Architecture d’intérieur à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège. Son projet de recherche, La dernière archive, vient d’être sélectionné par le FRArt parmi onze autre projets. Présentation de l’enseignante et de son projet au travers d’une interview.

 

Le Fonds de la Recherche en Art (FRArt) du FNRS est un instrument qui permet de financer des projets de recherche en art menés par des artistes-chercheurs à titre individuel ou collectif, en dehors du doctorat, validés par une ou plusieurs Écoles Supérieures des Arts (ESA). De création récente, le FRArt fait suite aux financements précédemment distribués par l’asbl Art/Recheche.

Pour la troisième fois depuis la création de ces bourses de recherche en 2016, notre ESA a soutenu des candidat·e·s, après une première étape de sélection interne. Et pour la première fois, un projet que l’ESA a présenté a été sélectionné ! Carolina Bonfim fait partie des onze artistes ou collectifs d’artistes dont le projet de recherche a été retenu. L’ESA lui présente ses chaleureuses félicitations et se réjouit de pouvoir bientôt l’accueillir pour un workshop ! Elle assure depuis septembre 2020 un cours d’actualités culturelles en Architecture d’intérieur

 

Qui est Carolina Bonfim ?

Carolina Bonfim est une artiste, enseignante et chercheuse née à São Paulo et basée à Bruxelles. Centrée sur la question des archives immatérielles, sa pratique se base sur le développement et la mise en œuvre de modes expérimentaux de transmission et de traduction. Au cours de ces dernières années, elle a mené à bien différents projets, qui ont en commun l’établissement d’un dialogue étroit avec la pensée critique. Elle a obtenu son doctorat en Art et sciences de l’art à l’Université Libre de Bruxelles et à l’ENSAV La Cambre en 2020. Sa thèse portait sur le corps en tant qu’archive vivante.

 

Son projet : “La dernière archive”

Vous souvenez-vous de cette image ? En septembre 2018, un incendie ravage le Musée national de Rio de Janeiro. La collection est partie en fumée et le bâtiment ruiné. De ce côté-ci de l’Atlantique, on se doute à peine de la richesse du patrimoine que contenait ce musée : collections d’ethnologie, d’archéologie, de sciences naturelles, mais aussi d’antiquités méditerranéennes… Carolina n’a jamais eu l’occasion de voir ce musée. Et se pose la question “comment une personne qui n’est jamais allée dans ce musée pourrait accéder à un patrimoine qui n’existe plus ?” En tant qu’artiste, elle veut contribuer à l’inventaire de la collection disparue, considérant qu’il n’y a pas que les documents scientifiques qui sont des sources pour “réactiver” les objets du musée.

 

Rencontre avec Carolina Bonfim

Peux-tu retracer le parcours qui t’a conduit vers la recherche-création ?
En fait, la recherche a été présente dès le début de mon parcours. J’ai commencé mes études à Sao Paulo et j’ai obtenu dès la première année une bourse de recherche dans une filière pratique en art. Ma première formation était en arts du spectacle puis j’ai poursuivi avec les arts visuels. C’est pour ça que le corps est mon outil de travail, et le résultat n’est pas de toujours de l’art visuel. J’ai ensuite fait le master et le doctorat, en développant une pratique réflexive. Je travaille sur et avec la pratique artistique. Le projet FRArt est tout à fait dans la continuité. Aujourd’hui, je suis chercheuse-artiste-enseignante. Je ne peux pas voir ma pratique autrement que comme cet amalgame de rôles.

 

Est-ce que cette continuité porte aussi sur les sujets sur lesquels tu travailles ?
Le grand sujet de mon travail – et aujourd’hui, je vois ça de manière plus claire – c’est le corps en tant qu’archive vivante. L’archive, c’est la documentation, c’est de la matière que l’on peut toucher mais qui est reliée un patrimoine immatériel. L’archive immatérielle peut aussi être transmise dans et par le corps : on peut obtenir une connaissance à travers le corps, à travers le vécu. Je le vois comme un véhicule capable de transmission et de connexion entre le passé, le présent et le futur. C’est un objet d’étude très riche.

 

Et c’était le sujet de ta recherche doctorale…
C’est curieux parce que j’ai passé plusieurs années dans ma pratique artistique sans trop réfléchir à ce que j’ai fait. C’est le doctorat qui m’a permis de prendre de la distance par rapport à ma pratique et de voir ce qu’il y a en commun dans mes projets précédents. Il y a le corps et il y a une méthodologie de l’archive, qui est liée au fait que j’ai travaillé comme archiviste dans des projets au Brésil. Cela m’a donné une certaine connaissance que j’ai pu déplacer dans ma pratique artistique. Il y a une troisième chose qui est l’autre : je comprends le monde et moi-même à travers l’autre, à travers la relation à l’autre. Je préfère parler de choses à travers l’autre, à travers le corps de l’autre, plutôt qu’à partir de moi-même.

 

 

Ton projet consiste à réactiver les collections disparues d’un musée à partir de l’expérience des autres. Explique-nous ce que tu entends par là.
Ma proposition consiste à visiter ce musée à partir de gens dont le corps a été en contact avec ces objets et à partir de qu’ils vont me raconter à travers des gestes, des sens, et à travers la parole. Je vais collecter des récits de personnes qui ont vu les objets, qui les ont étudiés, admirés, photographiés, restaurés, manipulés… des membres du personnel mais aussi des visiteurs. Mon idée est de créer un musée à partir des récits des personnes que je vais rencontrer. Il n’y a pas que les documents scientifiques qui sont des sources pour “réactiver” les objets disparus. Je vais voir comment je peux activer ces objets à partir du corps de l’autre.

 

Quel écho ce projet FRArt pourra-t-il trouver à l’ESA Saint-Luc Liège ?
Le projet va commencer le 1er décembre. Je serai sur le terrain, au Brésil, en juillet-août 2022. J’ai proposé d’intervenir ensuite au 1er quadri 2022-2023, peut-être à partir d’un workshop, qui devra être défini avec les responsables des options… Je voudrais motiver les étudiants à conceptualiser une idée, chercher comment matérialiser quelque chose d’immatériel. Le but serait de chercher un résultat matériel, une sorte de traduction, sous forme d’image, de photographie, de publication. On verra comment je pourrai proposer ma collaboration !

 

 

 

Deux autres projets non-retenus au second tour de la sélection

Lors de la première étape de sélection en novembre, la Commission FRArt avait retenu trois des sept projets présentés à l’ESA Saint-Luc Liège. Bien qu’ils n’aient pas été retenus par le Jury artistique international du FNRS, qui classe les projets, l’ESA tient à saluer l’investissement et l’enthousiasme des autres artistes et collectifs qui ont été accompagnés et ont déposé des dossiers de grande qualité.
Pinky Pintus, associée avec l’artiste Jo De Leeuw et l’anthropologue Guy Massart, ont proposé un projet de recherche sur l’origami et le pli en grand format. L’objectif du collectif était de questionner la relation au “chez soi” à travers des ateliers de création collective, explorations plastiques dont les réalisations devaient s’incorporer dans l’espace public, tandis que le regard de l’anthropologue, en “observation participante”, documentait le processus de création.
L’artiste plasticien Jérôme Bouchard a quant à lui présenté un projet concernant la représentation plastique des paysages industriels à partir de la réinterprétation des relevés cartographiques obtenus par la technologie LIDAR, utilisée par les géographes et les géomaticiens. L’exploration artistique devait matérialiser les données d’erreur générées par cette technologie, c’est-à-dire donner à voir ce qui n’est pas visible.
Espérons que ces deux beaux projets trouveront d’autres opportunités pour se concrétiser !

 

 

 

 

Rédaction :
Noémie Drouguet

Workshop Vertikal 2020

Les 15 et 16 octobre derniers, toute la section d’Architecture d’intérieur de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège — étudiant·e·s et enseignant·e·s confondu·e·s — s’est réunie pour l’édition 2020 du workshop Vertikal. Ces deux journées avaient pour objectif d’envisager la transition et intégrer le bien-être au travail en revisitant la conception des locaux de la section.

 

Au cours des dernières années, plusieurs projets ont rassemblé différentes années d’étude en Architecture d’intérieur : réaménagement du Passage Lemonnier, interventions dans les quartiers et rues en déclin comme Saint-Léonard et Puits-en-Sock. Parenthèses dans le déroulement ordinaire des cours, ces initiatives ont pour objectif de mélanger les étudiants et de les fédérer autour d’un projet commun, durant plusieurs journées de travail intensif. Ces activités pédagogiques « verticales » rencontrent un franc succès auprès des étudiant·e·s. Elles exigent un engagement important de la part de l’équipe enseignante et une organisation minutieuse. Grâce à la ténacité d’une poignée d’enseignant·e·s et avec le concours de la Sowalfin dans le cadre des Générations entreprenantes, l’Atelier Vertikal a vu le jour !

 

Le défi de l’Atelier Vertikal est ambitieux et particulièrement stimulant : rien moins que réinventer l’occupation des locaux d’architecture d’intérieur ! Partant du constat que ces locaux sont actuellement peu habités par l’identité de la section et que certains d’entre eux sont peu adaptés à toutes les facettes du projet pédagogique, il est convenu de donner une carte blanche pour redessiner les espaces, pour les étudiant·e·s et par les étudiant·e·s ! L’optique retenue est de créer une transition entre chez soi et l’école, un cadre de travail pour les étudiant·e·s et pour les enseignant·e·s qui vise le bien-être.

Concrètement, près de 200 étudiant·e·s, de la 1re à la 5e année, se sont réparti·e·s en 15 équipes « verticales » avec pour mission de repenser chacune une partie du premier étage : les couloirs et les sas d’entrée, les classes d’atelier ainsi qu’un espace de détente et rencontre. Ce workshop prend la forme d’un concours d’idées : à l’issue des deux jours, un jury se prononcera sur la qualité des projets et un seul sera retenu en vue d’une réalisation à court terme. Une équipe Reportage, emmenée par le journaliste-reporter Renaud Dubois, armée d’appareils photos et de caméras, doit quant à elle capter l’ambiance et documenter le travail en cours.

 

Coup d’envoi

La première journée commence par un accueil de l’ensemble des participant·e·s au B9 – le seul local qui permet de respecter la distanciation physique de rigueur. Plusieurs intervenant·e·s précisent le cadre des projets de groupes et donnent à réfléchir sur la portée des interventions. François Marchal, cheville ouvrière de ce workshop, rappelle les objectifs et les consignes de travail. Questionnant ce que représente l’identité, Jean-François Lavis avance que c’est « comment les autres me perçoivent et ce qu’ils attendent de moi ». Qu’est-ce que cela signifie pour l’architecture d’intérieur au sein de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège ? Il nous invite aussi à réfléchir à la notion de bien-être au travail, qui, pour louable qu’elle soit, est aussi une façon de rendre étudiant·e·s et enseignant·e·s productif·ve·s et créatif·ve·s, c’est-à-dire rentables. L’identité des architectes d’intérieur, c’est aussi d’apporter des réponses critiques à cette nouvelle injonction. Valérie Hambye, designer de bien-être en entreprise, souligne qu’il est important que l’environnement raconte l’histoire de la section. Elle ajoute que pour améliorer la qualité de vie au travail, il ne faut pas oublier le besoin d’appartenance, d’estime de soi, et le rappel des valeurs de l’école ; tout cela peut se lire dans l’espace. Bernard Gilbert, qui enseigne la couleur, démontre, exemples à l’appui, combien la perception d’un lieu de vie ou de travail varie en fonction de la couleur, en tant que matière et en tant que lumière, et qu’il est important de trouver un équilibre pour s’y sentir bien.

 

 

Ça pense…

Après ce démarrage, les équipes rejoignent leur poste. L’ambiance de la première matinée est plutôt calme. Les étudiant·e·s, qui ne se connaissent pas forcément, restent sur leurs gardes, écoutant le briefing relatif à l’espace attribué à leur équipe et se demandant par où commencer et surtout comment finir en deux petits jours… Pour les étudiant·e·s de B1, c’est le premier grand bain, après seulement quelques semaines de présence à l’école ! La glace brisée et les premières discussions passées, le climat se fait plus dynamique et plus bruyant, enjoué ou tendu selon les moments, et toujours concentré sur l’objectif, voire sur la ferme intention de gagner. Bernard Gilbert, expert couleurs, et Stéphanie Carabin, experte éclairage, se mettent à la disposition des étudiant·e·s durant toute la matinée.

Les différentes équipes s’affairent, arpentent les espaces et analysent les lieux d’intervention. Quels sont nos besoins, de quoi avons-nous envie pour nous sentir bien ? Les discussions sont soutenues. À la fin de la première journée, concepts, scénarios et les intentions émergent, s’appuyant sur les premières esquisses. On découvre que les espaces de transit, de circulation sont aussi des espaces de stationnement et de papote et que ces simples couloirs sont en réalité très occupés et visibles. Les sas sont de petits espaces qui semblent ingrats à première vue mais qui sont les portes d’entrée dans la section et à ce titre, ils doivent être porteurs de l’identité. Les locaux d’atelier sont réinventés pour créer davantage de lien et mieux répondre aux différentes contraintes d’occupation : travailler en semble ou s’isoler, suivre un cours plus théorique ou faire une maquette… tout en reflétant la réalité d’une école artistique. La zone des Arcades, qui fait la jonction entre les deux ailes du plateau, doit quant à elle se muer en espace de détente, propice à la rencontre et la communication sur la section, via l’affichage et l’exposition notamment.

 

 

Ça travaille…

La deuxième journée est parcourue d’une énergie plus tendue tandis que les tables et le sol se couvrent de papiers, cartons, plexis colorés et ustensiles en tous genres. Ça découpe, ça colle, ça peint, ça crayonne, ça trace à l’ordinateur, ça fait des allers-retours à grandes enjambées vers le local d’impression… Les moments de calme où chacun s’active à sa tâche alternent avec des discussions vives car il est temps à présent de trancher et de conclure. Les reporters captent l’émulation, la concentration, le plaisir de travailler tous ensemble, l’excitation du défi, les sourires derrière les masques. Ils enregistrent les réactions des étudiant·e·s, heureux·ses de se rencontrer, de voir comment les autres travaillent, de penser à plusieurs têtes, dans un timing serré qui exige des équipes organisées. Les enseignant·e·s se réjouissent de cette dynamique qui mixe les années, qui mélange les acquis des un·e·s et des autres et qui change de l’enseignement classique. Ils et elles sont là pour aiguiller les groupes quand c’est nécessaire mais ce sont vraiment les étudiant·e·s qui définissent le planning et les étapes.

 

Le jury

Enfin arrive le moment à la fois attendu et redouté : le passage du jury dans chacun des groupes. Pour présenter son projet, la maquette à l’échelle 1/20e est le seul moyen de communication imposé. Pour le reste, les équipes sont libres d’ajouter des plans, une note d’intention, des croquis, des mood boards ou autre communication graphique – pas de présentation orale. Le jury est composé d’un membre de la direction (Philippe Pirlot), de trois enseignant·e·s (Roland Juchmès, Carine Maes et François Marchal), d’un membre de la Sowalfin (Carine Frérard) et enfin de cinq étudiant·e·s, un par année d’étude (Enola Saive, Sarah Jonlet, Shanshan Chen, Clara Cornot et Thomas Kaisin).

Dans chaque catégorie, le jury doit sélectionner un groupe lauréat et ensuite, il lui faut choisir le meilleur projet. Les lauréats sont récompensés par plusieurs prix offerts par des magasins et organismes culturels. Le premier prix est attribué au groupe « Réenchantement », qui a travaillé sur le couloir de transit vers l’auditoire 125. La proposition, haute en couleurs, intègre une signalétique efficace pour identifier les locaux, tout en permettant des pratiques inhérentes aux couloirs : assises, rangement, zones d’affichage sont ainsi créées par des modules complémentaires aux éléments signalétiques. L’ensemble améliore le bien-être dans ce long couloir, resté vide jusque là. Ce projet sera bel et bien concrétisé grâce au financement de la Sowalfin. La réalisation est prévue pour la fin de l’année 2020… en croisant les doigts pour que la situation sanitaire ne compromette pas le processus !

Le projet du groupe Réenchantement

 

Terminons en levant notre chapeau à l’implication sans faille des représentants des étudiant·e·s, et tout particulièrement à Emilie Sferlazza et à Maëlle Paquay, qui se sont investies tout au long de la préparation et du suivi du workshop et dont l’enthousiasme est si précieux pour l’ensemble de la section. Merci à elles !

 

En vidéo

Découvrez en images le résultat du travail du groupe Reportage, chapeauté par le journaliste Renaud Dubois.