Master Class de Pierre Leclercq, directeur du Design chez Citroën

Master Class de Pierre Leclercq, directeur du Design chez Citroën

Le 1er avril, Pierre Leclercq vient donner une conférence autour de sa carrière, de la mobilité douce et du projet de collaboration avec les Bac 3 en Design Industriel

L’ESA Saint-Luc Liège a le plaisir d’accueillir Pierre Leclercq, ancien élève et directeur du Design chez Citroën pour une Master Class. Il viendra parler de son parcours, de son métier, du projet avec nos élèves de Bac 3 en Design industriel autour de la mobilité douce (qu’il coordonne avec Pierre Sabas, responsable concept car & advanced design chez Citroën). Il présentera également la nouvelle AMI et de la C5X, qui seront toutes deux exposées.

Le projet en mobilité douce :

En sachant que de plus en plus nos centres urbains se métamorphosent en zones piétonnes, et que seule la mobilité douce y est acceptée :  piétons, vélos, trottinettes… les étudiants de Bac 3 en Design industriel ont été chargés d’imaginer le mode de déplacement d’un utilisateur de la Citroën AMI One dans cet hypercentre.

Tout l’enjeu de ce projet est de développer ce concept avec la même volonté et dans le même esprit que Citroën l’a fait avec l’AMI :  économie de moyens, accessible à tous, ingéniosité, Créativité.

La contrainte étant que l’esthétique de l’engin ne peut occasionner de surcoût de fabrication.

Les résultats de ce projet seront exposés pour la conférence de Pierre Leclercq.

Quelques exemples de travaux d’étudiants :

Informations pratiques :

Quoi : conférence et exposition accessible à tou.te.s gratuitement, sur réservation

Quand : le 1/04 dès 14h

Où : au B9 (Campus de Saint-Luc Liège, 41 Boulevard de la Constitution – 4020 Liège)

Réservations par mail : service.communication@saint-luc.be

Rob Hopkins à Saint-Luc Liège

Rob Hopkins à Saint-Luc Liège

Dans le cadre de Nourrir Liège Campus, Rob Hopkins vient nous dire un petit bonjour, casser la croute et découvrir le village circulaire de Saint-Luc…

Le vendredi 25 mars, dès 16h30, devant le B9.

Cette année, le désormais célèbre festival Nourrir Liège, festival de la transition alimentaire, se décline en une version campus, pour et par les étudiants : Nourrir Liège Campus !

À cette occasion, Rob Hopkins (dont voici le lien wiki pour les plus curieux, parce qu’un petit lien vaut mieux qu’un long discours) vient exceptionnellement nous rendre visite à Saint-Luc !

Vous allez assez vite vous rendre compte que c’est pas “n’importe qui” ce petit anglais … Du coup, on en profite pour lui parler du village circulaire (la récupérathèque, le food sharing, etc.), pour lui demander conseil et pour taper causette tout simplement. En gros : on s’inspire et on reprend souffle avant l’été.

Je crois qu’un avenir plus extraordinaire nous attend si nous cheminons vers un avenir plus local et plus frugal en énergie, où nous devenons des producteurs-consommateurs au lieu d’être de simples consommateurs, où la nourriture, l’énergie et les biens essentiels sont produits sur place, où l’économie locale est vigoureuse et où nous vivons selon nos moyens réels.

Rob Hopkins

Informations pratiques :

Quand : vendredi 25 mars dès 16h30

Quoi : un barbecue organisé par les élèves de DI et AI

Où : devant le B9 et la récupérathèque

Prix : le repas est gratuit, prends juste de quoi payer tes boissons, parce que c’est sur : tu seras assoiffé (il fait chaud savez-vous !).

Inscription : via ce lien (ça ne prend même pas une minute top chrono)

L’art et la manière

L’art et la manière

Quand la créativité technique rencontre la créativité artistique

Une interview de Pinky Pintus (ESA Saint-Luc Liège) et Bernard Rausin (HELMo Gramme) par le mook Edith.

Fabriquer c’est comprendre !

Pinky Pintus

Pinky Pintus, enseignante de design d’objets en Architecture d’Intérieur a collaboré avec Bernard Rausin, qui donne, entre autres, le cours de projets multidisciplinaires en Sciences de l’ingénierie industrielle à HELMo Gramme.

Ensemble, ils se sont penchés sur un projet de meuble afin de l’optimiser par le croisement de leur créativité respective.

Ce qui est intéressant pour nous, lorsque nous collaborons avec une artiste comme Pinky, c’est d’abord qu’elle nous impose une contrainte de plus, une vigilance par rapport à ce qu’on pourrait appeler « l’expérience client ». Mais il y a également un autre aspect pour lequel l’expérience de Pinky est précieuse pour nous : c’est la manière dont elle aborde la multifonctionnalité, c’est-à-dire, finalement, une forme d’optimisation. C’est toujours intéressant, pour un ingénieur, d’avoir un élément qui joue plusieurs rôles à la fois. C’est plus optimal. De ce point de vue-là, le regard artistique est extrêmement précieux.

Bernard Rausin

Psssst : C’est Signes du quotidien qui réalise le graphisme du mook Edith (depuis le n°2). Et Signes du quotidien c’est notamment Benjamin Dupuis, enseignant en Communication Visuelle et Graphique, ici, à l’ESA.

Des nouvelles de “L’objet qui parle”

Depuis le lancement du projet autour de la collection du designer Philippe Diricq, le projet “L’objet qui parle” ne cesse de se développer et permet aux étudiant·e·s et aux enseignant·e·s de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège d’envisager différents axes de travail. Il est aussi devenu l’intérêt d’une jeune artiste-chercheuse qui vient de commencer sa résidence à l’ESA, Kim Cappart.

 

 

Initiative du Groupe de travail Recherche, le projet « L’objet qui parle » a débuté en septembre 2019. Opportunité de collaboration pédagogique inter-section autant que point de départ d’activités de recherche, ce projet s’appuie sur une partie de la collection du designer Philippe Diricq, qui a confié un peu plus de 200 objets à Saint-Luc. Dès son arrivée, la collection a suscité l’enthousiasme d’étudiant·e·s et d’enseignant·e·s de différentes sections, qui ont pu utiliser ce “support pédagogique” hors-norme. Design industriel, Communication visuelle et graphique, Architecture d’intérieur, Conservation-restauration des œuvres d’art, Photographie… sont les premières sections à exploiter la richesse de la collection. Sans compter les classes de dessin et croquis de toutes les disciplines artistiques, qui se sont succédées pour profiter de cette collection remarquable. Dans deux ou trois ans, les objets présents à Saint-Luc rejoindront l’ensemble auquel ils appartiennent, dans le futur musée Design Innovation à Charleroi. D’ici-là, la collection est à la disposition du corps enseignant !

 

 

Un exemple concret d’utilisation de la collection

Les étudiant·e·s de première année de la section Photographie, dans le cadre de l’atelier Studio avec Nathalie Noël, ont utilisé et mis en scène des objets, comme ce téléphone Lady, l’un des objets les plus appréciés de la collection – le combiné n’est-il pas un objet qui parle ? Les travaux réalisés cette année seront présentés lors de l’expo de fin d’année, en relation avec les objets de la collection et des travaux d’autres sections qui s’en inspirent également, le tout dans un dispositif scénographique conçu par quatre étudiantes de master en Architecture d’intérieur, option scénographie.

© Maureen Bougnet 2020.

 

Une collection qui “parle” à Kim Cappart

L’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège accueille depuis le début du mois de mai une jeune artiste-chercheuse en résidence : Kim Cappart, qui a obtenu une bourse “Un futur pour la culture” de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci vise à encourager les artistes, et en particulier les artistes émergents, à consolider leur pratique à travers un projet en “compagnonnage”. Kim a choisi d’ancrer son travail d’exploration et de recherche artistique au Département recherche, dans le projet “L’objet qui parle”. Après une première visite de la collection en août dernier, elle élaboré un projet personnel qu’elle nous présente ci-dessous.
Sa proposition représente une réelle opportunité d’explorer un chemin singulier et innovant pour arpenter les enjeux contemporains liés à “L’objet qui parle”.  En effet, dans une démarche associant des réflexions suscitées par la collection (et les travaux déjà réalisés) à un processus participatif, l’artiste s’attachera à concevoir et à produire une œuvre originale, qui deviendra elle-même un ancrage pour des recherches ultérieures et pour la coopération avec nos partenaires muséaux à Charleroi. De plus, son projet rejoint des préoccupations de la scénographie (Architecture d’intérieur) et du design social (Communication visuelle et graphique).

 

Kim Cappart avec un objet de la collection Diricq

 

Kim, peux-tu retracer ton parcours ?
J’ai obtenu mon diplôme de master en scénographie à Saint-Luc Bruxelles en 2017. Depuis mon mémoire intitulé « Comment la scénographie d’exposition peut aider à sensibiliser les publics sur des problématiques contemporaines dans un musée de société ? », j’ai ancré mon travail dans le secteur muséal. J’ai tenté de remonter à la racine du travail scénographique dans l’exposition pour enclencher des facteurs de changement dans l’intervention du scénographe. J’ai beaucoup d’intérêt pour le combinaison entre la savoir, la théorie d’un domaine, et la pratique artistique. Au-delà de la scénographie, je suis artiste, et j’ai envie d’expérimenter plusieurs compétences artistiques pour créer une sorte de force hybride sur un projet global, un projet d’exposition. C’est la notion de scénographe-auteur, que j’ai esquissée dans mon mémoire et que je voudrais développer à travers ce projet exploratoire.
Durant près de deux ans, j’ai travaillé sur des expositions “Public à l’œuvre” : j’ai fait de la gestion de projet, de la coordination, pour l’association Arts et publics qui soutient ces expositions. J’ai donc pu approcher les coulisses logistiques d’un projet. J’ai également suivi une formation en médiation culturelle.

Quelle est ta proposition dans le cadre de la bourse que tu as obtenue ?
Au départ, j’étais venue à Saint-Luc Liège pour envisager un projet de recherche FRArt, pour lequel j’ai également postulé, quand l’appel de la FWB a été lancé. J’ai découvert la collection de Philippe Diricq. J’ai eu l’idée de combiner ma recherche avec les travaux interdisciplinaires sur “L’objet qui parle”. Pour moi, c’est une base concrète pour tester un processus, qui reste encore assez abstrait dans ma tête. C’est un beau prétexte pour me concentrer sur ma recherche à travers cette collection d’objets. “L’objet qui parle” a résonné à ce que je faisais pour “Public à l’œuvre” : faire parler les objets dans un commissariat participatif, avec des citoyens non-professionnels. On faisait partager des expériences personnelles à partir d’objets des musées. L’objet peut produire des récits différents en fonction de qui s’exprime à son sujet. L’objet devient un médium. Il ne s’agit pas seulement de parler de son fonctionnement. Je voudrais organiser des ateliers de réflexion participative, des “conversations” avec des objets, pour faire surgir des thématiques à partir d’eux. Ensuite, je m’attellerai à la conception de l’œuvre-installation à partir de réflexions collectives autour de la collection, J’ai envie de me laisser influencer par les autres mais l’œuvre qui sera produite restera une impulsion personnelle, qui pourrait d’ailleurs aller vers le contraste. Actuellement, je n’ai pas d’idée précise sur le résultat que je pourrai obtenir. Impossible de dire dès à présent ce qu’il adviendra au terme de cette résidence! En revanche, le processus exploratoire sera partagé grâce à un carnet de recherche.

Il y a aussi une forme d’engagement dans le travail que tu envisages…
Oui, j’aimerais que les expositions proposent des visions sur des actions concrètes que chacun peut mettre en œuvre. Il y a une vraie notion d’engagement, la recherche d’un impact sur le visiteur, sans que ce soit une leçon de morale. À travers la collection Diricq, il y a vraisemblablement des thématiques sociétales et contemporaines à explorer.

 

Rédaction :

Noémie Drouguet

Please Touch !

Depuis le mois de février, Hilke Vervaeke et Sylvie Leroy, enseignantes au sein de la section Design Industriel de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, bénéficient toutes deux d’un détachement “recherche“ pour entreprendre et concrétiser un projet de recherche commun, intitulé Please Touch !  Coup de projecteur sur celui-ci !

 

Pour la première fois, la Commission recherche, dont l’une des missions est de revoir les balises du soutien à la recherche, a envisagé la possibilité pour un·e enseignant·e d’être détaché·e d’un ou plusieurs cours pour réaliser un projet de recherche au sein de l’ESA. Cette possibilité concerne les enseignant·e·s de l’école, toutes sections confondues.

Le projet de recherche Please Touch ! est ancré dans le programme de recherche interdisciplinaire L’objet qui parle, lui-même basé sur la collection de design de Philippe Diricq utilisée par les deux enseignantes depuis l’année passée. A leurs yeux, ces objets sont apparus comme des points de départ pour entreprendre des expérimentations avec les étudiant·e·s dans le cadre de l’atelier Recherches formelles en B3 DI.

 

 Rencontre avec Hilke Vervaeke et Sylvie Leroy

 

Comment le projet Please Touch ! est-il né ?

Le constat des travaux menés l’an dernier avec la collection Diricq est que l’étude des objets anciens, la manipulation, l’observation de leurs formes et mécanismes a eu l’effet de “booster” l’imaginaire des étudiant·e·s et la création de nouvelles formes, matières et objets. Notre projet a pour ambition de développer la perception multisensorielle, et particulièrement la perception tactile, comme moteur de création. Outre l’approche sensible, nous voulions aussi aborder les dimensions psychologiques, anthropologiques et sociologiques qui peuvent influencer la perception des formes. Le toucher donne énormément d’informations sur notre environnement et influence le comportement de l’utilisateur. Après les premières explorations, nous nous sommes rendues compte de la richesse de ce domaine et nous avons répondu à l’appel à détachement pour en faire un projet un peu plus pointu, qui pourrait aussi s’adresser à d’autres sections de l’école.

 

Ce détachement, très partiel, que permet-il de faire ?

Les deux heures dont nous disposons chacune nous permettent d’approfondir le sujet sur le plan théorique. On s’oblige à lire autour de la perception, à visiter des expos, à faire des recherches sur ce qui se fait ailleurs… On s’est lancées à l’aveugle, on ne considère pas qu’on fait vraiment de la recherche. Pour l’instant, on approfondi les contenus et on se rend compte que c’est énorme et qu’il y a plein de portes d’entrées. Il va falloir cadrer, se diriger dans quelque chose de plus pointu. La première phase de notre détachement devait permettre cela, faire de la prospection et prendre des contacts.
Le détachement nous fait oser! Cela nous conforte dans notre expérimentation. Dans ce que l’on fait pour nos cours, en général, on a tendance à rester dans notre zone de confort. Ici, on y va! On ose! Et grâce à nos lectures, on remet progressivement des balises, qui nous rendent du confort. Le détachement permet cela. Ce n’est pas seulement une question de temps, c’est un état d’esprit. On est beaucoup plus méthodiques aussi : on prend note des résultats de nos exercices, de nos tests. On se documente beaucoup mais aussi on documente tout ce que l’on a fait. Cela nous permet de prendre du recul sur ce que l’on fait.

 

 

Avez-vous fait des rencontres prometteuses ?

Oui ! Parmi celles-ci, il y a Juliette Salme, qui est doctorante à l’ULiège et qui fait des recherches en anthropologie des objets. Elle a participé à des cours, elle observe comment les étudiant·e·s manipulent les objets. Globalement, on tient les mêmes discours mais l’anthropologie arrive vraiment pour combler des choses qu’on ne fait pas chez nous. Et là, ça décolle!
Nous avons aussi eu un cours avec Brigitte Van den Bossche sur les livres tactiles. Il y a beaucoup à faire sur ce sujet, notamment avec les sections Communication visuelle et graphique et Illustration.

 

Qu’est-ce que ce détachement ne vous permet pas de faire ?

On ne va pas pouvoir suivre les mêmes étudiant·e·s, les accompagner et approfondir tout ce que l’on met en place cette année. Ce n’est pas grave : on sème des graines, et on pense que certaines graines pourraient germer chez l’un·e ou l’autre étudiant·e qui embrayera sur cette thématique en master, notamment pour le mémoire. Si on avait un détachement plus important, on pourrait aussi encadrer et suivre les recherches faites par les étudiant·e·s. Car ce qui est possible de faire va bien au-delà de l’atelier ou du mémoire, et qu’on est sur des terrains peu connus, très pointus. Or, les “deux heures” sont vites passées… C’est très peu si l’on veut aller beaucoup plus loin. C’est sans doute pour cela qu’il y a peu de candidat·e·s au détachement.

 

Quels sont vos objectifs pour cette année ?
Nous remettrons un rapport en septembre, qui présentera notre état d’avancement ainsi que le résumé de toutes nos pistes d’exploration. Nous souhaitons aussi exposer nos recherches. Ce sera possible en octobre, lors de l’exposition consacrée au projet “L’objet qui parle”.

 

 

Et comment voyez-vous la suite?
Nous allons postuler à nouveau pour un détachement pour l’année prochaine. Nous voulons ouvrir vers des expérimentations transversales, avec plusieurs sections, en particulier avec la Communication visuelle et graphique et Architecture d’intérieur. Lors de nos exercices-tests en novembre 2020, nous avons inventé et testé des protocoles de dessin à l’aveugle ou de dessin tactile, qui pourraient intéresser nos collègues qui enseignent le dessin et les moyens d’expression. Cécile Delforge a déjà fait des essais cette année. Nous envisageons également une collaboration avec Juliette Salme et ses étudiant·e·s de master en anthropologie. Ce serait une énorme victoire.
On voudrait aussi avoir des moments d’échange réguliers avec nos collègues, par exemple toutes les 6 semaines, pour partager les résultats de nos recherches. On voudrait aussi organiser un workshop de 2 ou 3 jours.

 

 

Rédaction :

Noémie Drouguet

Carolina Bonfim, sélectionnée par le FRArt pour son projet “La dernière archive”

Carolina Bonfim est enseignante au sein de la section Architecture d’intérieur à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège. Son projet de recherche, La dernière archive, vient d’être sélectionné par le FRArt parmi onze autre projets. Présentation de l’enseignante et de son projet au travers d’une interview.

 

Le Fonds de la Recherche en Art (FRArt) du FNRS est un instrument qui permet de financer des projets de recherche en art menés par des artistes-chercheurs à titre individuel ou collectif, en dehors du doctorat, validés par une ou plusieurs Écoles Supérieures des Arts (ESA). De création récente, le FRArt fait suite aux financements précédemment distribués par l’asbl Art/Recheche.

Pour la troisième fois depuis la création de ces bourses de recherche en 2016, notre ESA a soutenu des candidat·e·s, après une première étape de sélection interne. Et pour la première fois, un projet que l’ESA a présenté a été sélectionné ! Carolina Bonfim fait partie des onze artistes ou collectifs d’artistes dont le projet de recherche a été retenu. L’ESA lui présente ses chaleureuses félicitations et se réjouit de pouvoir bientôt l’accueillir pour un workshop ! Elle assure depuis septembre 2020 un cours d’actualités culturelles en Architecture d’intérieur

 

Qui est Carolina Bonfim ?

Carolina Bonfim est une artiste, enseignante et chercheuse née à São Paulo et basée à Bruxelles. Centrée sur la question des archives immatérielles, sa pratique se base sur le développement et la mise en œuvre de modes expérimentaux de transmission et de traduction. Au cours de ces dernières années, elle a mené à bien différents projets, qui ont en commun l’établissement d’un dialogue étroit avec la pensée critique. Elle a obtenu son doctorat en Art et sciences de l’art à l’Université Libre de Bruxelles et à l’ENSAV La Cambre en 2020. Sa thèse portait sur le corps en tant qu’archive vivante.

 

Son projet : “La dernière archive”

Vous souvenez-vous de cette image ? En septembre 2018, un incendie ravage le Musée national de Rio de Janeiro. La collection est partie en fumée et le bâtiment ruiné. De ce côté-ci de l’Atlantique, on se doute à peine de la richesse du patrimoine que contenait ce musée : collections d’ethnologie, d’archéologie, de sciences naturelles, mais aussi d’antiquités méditerranéennes… Carolina n’a jamais eu l’occasion de voir ce musée. Et se pose la question “comment une personne qui n’est jamais allée dans ce musée pourrait accéder à un patrimoine qui n’existe plus ?” En tant qu’artiste, elle veut contribuer à l’inventaire de la collection disparue, considérant qu’il n’y a pas que les documents scientifiques qui sont des sources pour “réactiver” les objets du musée.

 

Rencontre avec Carolina Bonfim

Peux-tu retracer le parcours qui t’a conduit vers la recherche-création ?
En fait, la recherche a été présente dès le début de mon parcours. J’ai commencé mes études à Sao Paulo et j’ai obtenu dès la première année une bourse de recherche dans une filière pratique en art. Ma première formation était en arts du spectacle puis j’ai poursuivi avec les arts visuels. C’est pour ça que le corps est mon outil de travail, et le résultat n’est pas de toujours de l’art visuel. J’ai ensuite fait le master et le doctorat, en développant une pratique réflexive. Je travaille sur et avec la pratique artistique. Le projet FRArt est tout à fait dans la continuité. Aujourd’hui, je suis chercheuse-artiste-enseignante. Je ne peux pas voir ma pratique autrement que comme cet amalgame de rôles.

 

Est-ce que cette continuité porte aussi sur les sujets sur lesquels tu travailles ?
Le grand sujet de mon travail – et aujourd’hui, je vois ça de manière plus claire – c’est le corps en tant qu’archive vivante. L’archive, c’est la documentation, c’est de la matière que l’on peut toucher mais qui est reliée un patrimoine immatériel. L’archive immatérielle peut aussi être transmise dans et par le corps : on peut obtenir une connaissance à travers le corps, à travers le vécu. Je le vois comme un véhicule capable de transmission et de connexion entre le passé, le présent et le futur. C’est un objet d’étude très riche.

 

Et c’était le sujet de ta recherche doctorale…
C’est curieux parce que j’ai passé plusieurs années dans ma pratique artistique sans trop réfléchir à ce que j’ai fait. C’est le doctorat qui m’a permis de prendre de la distance par rapport à ma pratique et de voir ce qu’il y a en commun dans mes projets précédents. Il y a le corps et il y a une méthodologie de l’archive, qui est liée au fait que j’ai travaillé comme archiviste dans des projets au Brésil. Cela m’a donné une certaine connaissance que j’ai pu déplacer dans ma pratique artistique. Il y a une troisième chose qui est l’autre : je comprends le monde et moi-même à travers l’autre, à travers la relation à l’autre. Je préfère parler de choses à travers l’autre, à travers le corps de l’autre, plutôt qu’à partir de moi-même.

 

 

Ton projet consiste à réactiver les collections disparues d’un musée à partir de l’expérience des autres. Explique-nous ce que tu entends par là.
Ma proposition consiste à visiter ce musée à partir de gens dont le corps a été en contact avec ces objets et à partir de qu’ils vont me raconter à travers des gestes, des sens, et à travers la parole. Je vais collecter des récits de personnes qui ont vu les objets, qui les ont étudiés, admirés, photographiés, restaurés, manipulés… des membres du personnel mais aussi des visiteurs. Mon idée est de créer un musée à partir des récits des personnes que je vais rencontrer. Il n’y a pas que les documents scientifiques qui sont des sources pour “réactiver” les objets disparus. Je vais voir comment je peux activer ces objets à partir du corps de l’autre.

 

Quel écho ce projet FRArt pourra-t-il trouver à l’ESA Saint-Luc Liège ?
Le projet va commencer le 1er décembre. Je serai sur le terrain, au Brésil, en juillet-août 2022. J’ai proposé d’intervenir ensuite au 1er quadri 2022-2023, peut-être à partir d’un workshop, qui devra être défini avec les responsables des options… Je voudrais motiver les étudiants à conceptualiser une idée, chercher comment matérialiser quelque chose d’immatériel. Le but serait de chercher un résultat matériel, une sorte de traduction, sous forme d’image, de photographie, de publication. On verra comment je pourrai proposer ma collaboration !

 

 

 

Deux autres projets non-retenus au second tour de la sélection

Lors de la première étape de sélection en novembre, la Commission FRArt avait retenu trois des sept projets présentés à l’ESA Saint-Luc Liège. Bien qu’ils n’aient pas été retenus par le Jury artistique international du FNRS, qui classe les projets, l’ESA tient à saluer l’investissement et l’enthousiasme des autres artistes et collectifs qui ont été accompagnés et ont déposé des dossiers de grande qualité.
Pinky Pintus, associée avec l’artiste Jo De Leeuw et l’anthropologue Guy Massart, ont proposé un projet de recherche sur l’origami et le pli en grand format. L’objectif du collectif était de questionner la relation au “chez soi” à travers des ateliers de création collective, explorations plastiques dont les réalisations devaient s’incorporer dans l’espace public, tandis que le regard de l’anthropologue, en “observation participante”, documentait le processus de création.
L’artiste plasticien Jérôme Bouchard a quant à lui présenté un projet concernant la représentation plastique des paysages industriels à partir de la réinterprétation des relevés cartographiques obtenus par la technologie LIDAR, utilisée par les géographes et les géomaticiens. L’exploration artistique devait matérialiser les données d’erreur générées par cette technologie, c’est-à-dire donner à voir ce qui n’est pas visible.
Espérons que ces deux beaux projets trouveront d’autres opportunités pour se concrétiser !

 

 

 

 

Rédaction :
Noémie Drouguet

Le projet de fin d’études de Corentin Hubin cartonne !

Fraîchement diplômé de la section Design industriel à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, Corentin Hubin a été nominé pour le prix Hera Award Sustainable Design 2020 d’étude et du prix de l’exposition Tremplin 2020 du Centre d’Innovation et de Design (CID) grâce à son projet de fin d’études. Il nous explique aujourd’hui son parcours en tant qu’étudiant et son actualité.

 

Corentin, je te laisse te présenter…

Je m’appelle Corentin Hubin, j’ai 24 ans et je suis originaire de Bruxelles. Dès l’obtention de mon diplôme de secondaire, j’ai décidé de m’aventurer au Canada pendant un an pour apprendre l’anglais. Après cette expérience canadienne, j’ai cherché une nouvelle aventure à Liège, en Design Industriel à Saint-Luc car l’option m’intéressait énormément.

 

Comment as-tu vécu l’expérience Saint-Luc ?

C’était une superbe expérience pour moi ! Saint-Luc essaie de nous ouvrir constamment les portes du monde professionnel en nous offrant des activités diversifiées, comme des visites de lieux, des rencontres avec des professionnels, des échanges à l’international, etc. Par exemple, mon premier stage s’est déroulé en Tunisie, ce qui m’a notamment permis de découvrir une nouvelle culture à travers le design. J’ai également eu la chance de participer à un programme Erasmus et de partir une année en Espagne lorsque j’étais en master ; ce qui est plutôt rare étant donné que la plupart des écoles propose une plus courte période. Là, j’ai découvert d’autres arts que le design, en faisant de la céramique ou encore de la peinture.

 

 

Qu’en est-il de ton projet de fin d’études ?

Pour mon mémoire, j’ai décidé d’orienter mon sujet vers le handicap en milieu carcéral. J’ai moi-même une sœur en situation de handicap et ma mère, ayant déjà travaillé en prison, m’a parlé de la mauvaise condition des personnes en situation de handicap en prison. Pour compléter mon mémoire, j’ai donc été à la rencontre de prisonniers porteurs de handicap ou encore des directeurs de prison. Et c’est grâce à ces rencontres que je me suis rendu compte qu’un designer pouvait régler cette problématique. Après de nombreuses analyses, j’ai créé une chaise roulante en milieu carcéral et c’est avec ce projet que j’ai gagné le prix CID (Centre d’innovation et de design) de l’exposition Tremplin 2020 du Grand Hornu, une exposition pour les jeunes qui sortent des écoles d’art. Ce projet a également été exposé à WE ARE THE NEXT GENERATION à Courtrai, une expo spécialisée en design. Et enfin, j’ai été nominé pour le prix Hera Award Sustainable Design 2020 pour mon mémoire. Tous ces prix et nominations m’ont fait gagner en notoriété, mais aussi en crédibilité !

 

 

Et maintenant, quelle est ton actualité ?

Je poursuis actuellement un master supplémentaire en entrepreneuriat à HEC Liège. Ce master m’a beaucoup aidé à créer mon propre studio design : Ironi Design Studio ! J’aide mes clients à concrétiser leur projet, de sa conception à sa création. Je travaille principalement sur le mobilier métallique et j’essaie de mettre en valeur les matériaux liégeois et wallons.

 

Un conseil à donner à nos étudiant·e·s ?

Je dirais tout d’abord qu’il faut être curieux, suivez l’actualité de votre option et renseignez-vous le plus possible. Ensuite, osez et poussez des portes ! Participez à des concours, partez à l’étranger grâce au programme Erasmus et faites des visites extra-scolaires pour mieux analyser le terrain. Et enfin, échangez avec différents artistes qui ne travaillent pas forcément dans le même secteur que vous, ces échanges pourraient vous aider à développer votre créativité. 

 

Suivre l’actualité de Corentin Hubin

Site web

Page Facebook

Page Instagram

 

Une interview de Golab Nematzadeh.

Outre Muse éditions, la nouvelle maison d’édition de l’école !

Il y a quelques jours sortait des presses le tout premier livre de la nouvelle maison d’édition de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège. Un cap important pour mettre en avant les travaux de ses étudiant·e·s. Ce premier opus n’est autre que le catalogue de l’exposition Where I am, I don’t know, qui montre le travail des étudiant·e·s de dernière année de la section Photographie au Centre de la Croix-Rouge de Manderfeld.

 

Le projet de maison d’édition a été initié par un groupe d’enseignant·e·s de la section Communication Visuelle et Graphique. L’idée était de concrétiser avec les étudiant·e·s un projet grandeur nature et de le faire vivre au sein de l’école. Le but pédagogique ? Aborder par une approche transversale les différents acteurs de la chaîne du livre. Les étudiant·e·s sont au centre du projet : ils ont créé la maison d’édition, réfléchi à sa structure ainsi qu’à son nom : Outre Muse éditions. Pour le premier livre édité, ce sont les étudiant·e·s de CVG qui ont mis en page, géré l’impression… en collaboration avec les étudiant·e·s de la section Photographie, qui étaient à l’origine du projet Where I am, I don’t know.

 

À l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, cette initiative de valorisation des travaux réalisés par les étudiant·e·s en cours de cursus fait déjà des émules : d’autres projets éditoriaux inter-sections sont en cours, tout comme la création d’un pôle pour l’édition d’objets 3D. Une formule est également à l’étude pour permettre aux étudiants de valoriser eux-mêmes leurs propres projets individuels. L’École souhaite clairement s’inscrire dans la dynamique d’autonomisation des étudiants, entamant déjà leur professionnalisation au moment de leurs études. Le moyen qu’elle a choisi pour mettre en œuvre cela est la création d’une structure de soutien et de coordination appelée, Tous CréActeurs, en cours de création grâce au soutien de la Sowalfin. Structure dont nous vous parlerons bientôt au travers des différents projets en cours de développement !

 

Where I am, I don’t know : un projet, une expo, un livre.

L’an dernier, les étudiant·e·s de dernière année de la section Photographie se rendaient au centre St. Elisabeth Haus, un centre pour demandeurs d’asile géré par la Croix-Rouge, pour une semaine totale d’immersion afin de découvrir le quotidien des résidents. De cette semaine humaine unique et enrichissante découle une série de travaux hétéroclites, à la fois écrits, vidéographiques, photographiques et issus d’ateliers participatifs. Ceux-ci offrent des regards d’auteurs sur le quotidien des personnes demandeuses d’asile. Le résultat est à présent visible au Centre culturel Les Chiroux (jusqu’au 20 mars) et à la Cité Miroir (jusqu’au 13 mars).

Le catalogue est quant à lui disponible au Centre culturel Les Chiroux et chez Livre aux trésors, au prix de 18€.

Table ronde virtuelle : des STEM à l’art

Hilke Vervaeke, enseignante au sein de la section Design industriel de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, participera à la table ronde virtuelle “Des STEM à l’art” ce lundi 8 mars prochain.

 

Cette table ronde est organisée par 100 000 Entrepreneurs dans le cadre Semaine de sensibilisation à l’Entrepreneuriat Féminin 2021 qui a lieu du 8 au 12 mars. Elle permettra aux personnes inscrites de découvrir comment l’art complète les STEM (acronyme anglais pour science, technology, engineering and mathematics) soit, en français, science, technologie, ingénierie et mathématiques) via des témoignages concrets de porteurs et porteuses de projets, de témoins clés qui allient leurs compétences techniques à leur créativité pour proposer des projets innovants et pertinents ! Parmi les intervenant·e·s, nous retrouvons un alumni de la section Design industriel en la personne de Simon Frémineur.

 

 

Infos pratiques :

Lundi 8 mars à 17h

Gratuit sur inscription

 

 

Les B2 de DI s’occupent du barbec’

Les étudiant·e·s de 2e année de bachelier en Design industriel de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège ont déjà le regard tourné vers l’été et se sont vu demander de concevoir un barbecue.

 

Dès la rentrée, Michaël De Gottal et Dimitri Gangolf, les deux enseignants en charge de l’atelier de B2, ont présenté le briefing à leur trentaine d’étudiant·e·s. Ils ont pris en compte les contraintes du covid que nous connaissons, tout en poursuivant l’objectif de perpétuer le contact social. Dans cette optique, la conception et la réalisation de ce projet devaient respecter les consignes suivantes : une taille correspondant au nombre maximal de personnes autour du barbecue (maximum 4), être autant pratique qu’utile, pouvoir s’utiliser dans de petits espaces (terrasse, balcon…) et se ranger à l’intérieur.

Tout en respectant la fonction primaire de l’objet qui est de cuire des aliments, les étudiant·e·s avaient pour mission d’optimiser les services liés à cette fonction  : la mise à feu par exemple ou encore la sécurité, le rangement… Et surtout, de laisser libre cours à leur imagination, afin de se démarquer des modèles habituels.

 

Les étudiant·e·s, après être passé·e·s devant le jury, ont pu partager leur barbecue en vidéo sur le compte Instagram du bachelier de la section, faute de pouvoir les tester tous ensemble sur le campus. Ce n’est que partie remise !

 

 

Découvrez quelques projets

 

Nicolas Beckers

 

 

Laura Stevens

 

 

Martin Dormal

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par MD design (@dmartin.design)

 

Mathis Flamey

 

 

Sevan Dachelet

 

 

Sixtine Carette

 

 

Ornella Caffont

 

 

Alexandre Marchal

 

 

Un article de Muguette Rabaud