𝗖𝗼𝗻𝗳𝗲́𝗿𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗶𝗮𝗻 𝗕𝗿𝘂𝗲𝗹 : « 𝗟’𝗮𝘃𝗲𝗻𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝘂 𝗹𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀𝘀𝗲 ».

Le jeudi 30 mars à 10h dans l’auditoire A125 à l’ESA Saint-Luc Liège, Aurélie Levaux invitait Christian Bruel. L’auteur et éditeur de littérature pour jeunesse, et fondateur des éditions Le Sourire qui mord, puis des éditions Être, nous a livré jeudi dernier une conférence captivante, illustrée et joyeuse sur l’aventure politique du livre jeunesse.

Un moment riche qui a suscité curiosité et réflexion et ne manquera pas de créer d’intéressantes discussions et débats au sein de nos sections. Ce fut une merveilleuse introduction à un workshop destiné aux étudiants de bande dessinée qui se tiendra du 17 au 21 avril sur les sujets de la précarisation de la société, de la démocratie, de la justice sociale, les manières de faire évoluer la société par l’art, questionner l’ordre établi, et s’émanciper avec créativité.

 

 

Le livre “L’aventure politique du livre jeunesse” de Christian Bruel, publié en novembre 2022, aborde la littérature pour enfants et adolescents sous un angle original : le politique. L’auteur montre que chaque livre jeunesse, même s’il peut sembler innocent, est éminemment politique car il participe, qu’on le veuille ou non, à la reproduction ou à la contestation d’un ordre établi dans toutes ses dimensions (famille, école, genre, amour, corps, sexualité, convictions religieuses, économie, écologie, violences, minorités, etc.).

L’auteur analyse plusieurs centaines d’albums jeunesse pour montrer comment le politique se manifeste dans la littérature jeunesse. Les analyses proposées sont subtiles et détaillées et permettent de débusquer toute irruption d’une opinion discutable dans le livre jeunesse. L’auteur souligne que chaque livre jeunesse est un livre de soumission ou d’émancipation selon qu’on décèle ou non sa portée politique.

Lors de cette rencontre, Christian Bruel a révélé à l’ensemble des étudiants présents (salle comble !) ces attitudes et comportements si courants dans la société et pourtant trop peu abordés dans la littérature jeunesse car difficiles à traités ou controversés, ce au profit d’une littérature jeunesse quelque peu consensuelle.

 

 

C’est pourquoi sa démonstration met en exergue les propositions s’inscrivant dans la logique inverse, qui ont l’ “audace” d’aborder des sujets tels que les discriminations, l’environnement ou la justice sociale. Il met en avant des personnages tels qu’une mère célibataire épanouie mais perçue comme “marginale”, une mare collectivisée par ses canards, des enfants solidaires résistant à “ceux qui décident”, un chien libertaire se disant conservateur, des masculinités moins hégémoniques, des filles rebelles plus nombreuses et de possibles mondes entrevus. Christian Bruel encourage donc une littérature jeunesse plus engagée et critique.

 

 

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