Valérie Rousseau, enseignante en conservation-restauration des œuvres d’art à l’ESA Saint-Luc Liège, a eu l’opportunité exceptionnelle de participer à un programme de mobilité internationale à l’Université des Arts de Tokyo, du 10 juin au 1er juillet dernier. Ce séjour a été rendu possible grâce à une bourse de mobilité « Asem-Duo » de l’ARES. Orchestrée par Mariko Kitano, restauratrice de céramique et responsable de la section de conservation-restauration à l’Université des Arts, cette initiative visait à enrichir les pratiques et à internationaliser le cursus de conservation-restauration de l’ESA.

Découverte et échanges culturels

Pendant son séjour, Valérie Rousseau a exploré diverses sections du département Beaux-Arts, incluant la conservation-restauration de sculptures, de peintures orientales, d’objets en laque et de céramiques, ainsi que des biens culturels enfouis et du patrimoine bâti. Elle a également visité les ateliers de création de céramiques et de laques, ainsi que les laboratoires de sciences de la conservation à l’Université des Arts de Tokyo et au Tokyo National Research Institute for Cultural Properties.

Partage des savoirs et techniques

L’un des moments forts de cette expérience a été la découverte de la technique du Kintsugi, une méthode ancestrale japonaise de réparation des céramiques avec de la laque, souvent recouverte d’or. « C’est une technique traditionnelle ancestrale au Japon, qui suscite actuellement un intérêt croissant en Occident, notamment séduit par la philosophie qui s’y rapporte : magnifier l’accident et, par extrapolation, ne pas cacher les failles », explique Valérie Rousseau. « Toutefois, d’après les discussions que j’ai pu avoir sur le sujet là-bas, il s’agit en partie d’un mythe occidental d’un Orient un peu trop fantasmé. » S’initier à cette technique et au très long processus de réalisation d’objets en laque était un objectif essentiel de l’échange, même si cela ne représente qu’une première étape dans la maîtrise complète de cette méthode.

Encadrement et collaboration

Charlotte Stienne, étudiante en M1 CROA céramique à l’ESA, a rejoint Valérie Rousseau à partir du 20 juin. Ayant effectué sa rhéto au Japon, Charlotte maîtrise la langue japonaise, facilitant ainsi les échanges. Son mémoire porte sur la conservation des vases japonais laqués du musée de Mariemont, une problématique pertinente dans le cadre de cet échange.

Perspectives

Ce séjour a non seulement permis de renforcer les compétences techniques en conservation-restauration, mais a aussi ouvert la voie à de futures collaborations avec l’Université des Arts de Tokyo. Des contacts fructueux ont été établis avec les professeurs et élèves japonais, laissant entrevoir des possibilités de workshops et d’autres projets collaboratifs à venir.

En dehors des heures de cours, Valérie Rousseau a pu découvrir Tokyo et ses trésors culturels, visitant de nombreux temples, musées, et profitant des diverses facettes de la culture japonaise contemporaine, de la cuisine locale au karaoké.

Ce séjour à Tokyo s’avère être une expérience des plus enrichissantes, tant sur le plan professionnel que personnel, constituant un tremplin vers une meilleure coopération internationale dans le domaine de la conservation-restauration.